Annales des Mines (1876, série 7, volume 9)
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COMBUSTIBLES ET MINERAIS
EN STYRIE ET EN CARINTHIE.
rainerais de fer exploités ( en tonnes de 1000 kilog.).
mi-chemin, comme à Schwechat, près de Vienne ; ou pénètrent jusqu'au milieu du pays, comme à Prâvali, Zelltvveg,
ARCIII,
ANNEES.
DUCHÉ
d'Autriche.
1861
8750 9800
1871
7000
1851
STYRIE.
161.000 193.800 376.800
CARIN-
THIE.
86.000
106.800 167.600
CAR NIOLE
TYROL.
12.600 17.500 10.100
12.500 13.600 8.800
SALZBURG.
5o5
TOTAUX.
15.400 11.000
296.250
6.000
576.300
352.500
Nous voyons, dans le Salzburg, dès 1861, dans l'Archi-
duché, en Carniole et dans le Tyrol, pendant la période 61-71, la production des minerais diminuer considérablement. En Styrie et en Carinthie, la marche est inverse: l'accroissement, d'abord lent, devient très-rapide, et il l'a été bien plus encore dans les années 1872 à 1874. Dans la période 1861-1871, tandis que les voies ferrées s'ouvrent, que l'activité commerciale se développe, les pe-
tites forges cherchent partout à se maintenir et même à augmenter leur production autant que le permet leur installation insuffisante. Mais la lutte ne tarde pas à devenir inégale ; les usines qui possèdent à leur portée de grands et riches gisements se transforment, cherchent de tous côtés des combustibles; les gisements secondaires, pauvres, impurs, qui donnnent
du minerai dont le prix de revient est élevé, ne peuvent plus soutenir la concurrence. Les maîtres de forge doivent abandonner la lutte et se contenter de vendre leurs charbons aux usines mieux pourvues de minerais ou mieux situées. Le développement de l'industrie en Styrie et en Carinthie l'emporte de beaucoup sur la diminution dans les
autres provinces; mais il a une limite forcée : l'approvisionnement en charbon végétal. Les gisements miniers
permettraient de dépasser infiniment cette limite ; aussi les
combustibles minéraux sont-ils essayés. Ils viennent
à
Niklasdorf, etc., et permettent la construction de grands hauts fourneaux de dimensions inconnues jusqu'alors. En Styrie et en Carinthie, il y a également diminution en ce qui concerne le nombre des mines en exploitation et des fourneaux en feu. Dans l'un et l'autre de ces pays, toute l'activité se concentre autour d'un centre unique, l'Erzberg d'Eisenerz et l'Erzberg de Wittenberg. Ces deux Erzberg, par la qualité comme par la quantité du minerai, ont à peine leurs semblables en Europe. Tout au plus peut-on mettre au même rang les gîtes de SommoRostro en Espagne, de Danemora en Suède, et peut-être celui de l'île d'Elbe. Ce dernier, en tous cas, est bien inférieur comme qualité à tous les autres (*). Il est important de remarquer que, dans tous les gîtes de fers spathiques, la qualité et la quantité semblent toujours croître ou diminuer simultanément. Dans ces beaux gîtes d'Eisenerz et de Wittenberg, les pyrites et, d'une façon générale, tous les sulfures, sont d'une rareté extrême, tandis qu'ils se rencontrent en quantité de plus en plus abondante à mesure que l'épaisseur des lentilles diminue. Ainsi les petites exploitations rencontrent presque toujours des veinules et surtout des géodes ou nodules de Pyrites au milieu du fer spathique, et ce n'est qu'après de coûteux grillages dans des fours spéciaux, suivis de longues lévigations, que ces minerais peuvent être traités pour fer.
Erzberg styrien.
L'Erzberg de Styrie a la forme d'un
(*) Les gîtes de Saint-Georges d'Ileurtières et d'Allevard, dans les Alpes de la Savoie, que le
vient d'acheter, appartiennent au même système de fersCreusot spathiques. Mais leur richesse n'est pas comparable à celle des Erzberg. Comme dans les gîtes secondaires autrichiens (Gollrad, Neuberg, etc.), les pyrites y jouent un rôle important.