Annales des Mines (1876, série 7, volume 9)
Page : Image 273
Révision de 7 févr. 2015 12:45:59, edited by Anonymes
EN STYRIE ET EN CARINTHIE. FABRICATION DE LA FONTE
530
certaine perte de chaleur dans les périodes de pluies pro« grands froids. longées ues catdse , cette perte est certaine, indiscutable, quand, E
Une tour carrée en épaisses et solides maçonneries soutient et emprisonne la chemise intérieure du fourneau, qui n'est absolument inabordable en aucun point.
comme à Schwechat, on élève, au milieu d'une vaste
Les embrasures de tuyères et de coulées sont au fond d'ouvertures voûtées, percées dans la base du massif, et ce n'est qu'avec peine que l'on peut réparer les tuyères ou la poitrine en cas d'accident. Le gueulard est surmonté d'une grande cheminée centrale où les gaz s'échappaient librement et brûlaient sans utilité. Une halle de coulée, généralement étroite et sombre, s'étendait en avant. Enfin, tout le service du fourneau était réuni sous Une même toiture ; l'ennemi que l'on semblait vouloir écarter avec le plus grand soin, c'était l'air, c'était la lumière, .
On aurait dit qu'une demi-obscurité, au milieu d'une épaisse poussière de charbon de bois, était une condition indispensable à la réussite d'un fondage. Souvent accolées au fourneau, chauffées par les gaz 'mêmes du gueulard, se trouvaient les habitations des fondeurs et de leurs aides ; perdre la moindre quantité de chaleur par les parois eût semblé périlleux pour la marche .
de l'opération, tandis qu'on se résignait à voir les gaz flamber abondamment au gueulard. La rigueur exceptionnelle des hivers dans ces pays de montagne explique jusqU'à un certain point ces mesures et peut faire paraître risquée la confiance avec laquelle certains ingénieurs ont adopté dernièrement les types absolument opposés, les plus dégagés. Sur plusieurs points, à Niklasclorf, à Trofayach, à Priivali, nous voyons des fourneaux du type écossais sur colonnes en fonte, avec une légère chemise extérieure en brique rouge. C'est une disposition élégante, commode pour travailler autour du creuset et de l'ouvrage ; mais si la chemise extérieure est légèrement construite, il pourrait en résulter une
533.
plaine, balayée par tous les vents, des fourneaux Buttgenbuil, à simple chemise réfractaire, sans aucune enveloppe ,
extérieure.
Ce système, possible, économique peut-être dans un climat tempéré, peu pluvieux, et dans une situation protégée contre l'action trop violente des vents, est réellement par trop hardi dans des conditions comme celles où se trouve Schwechat, dans la plaine immense qui, de Vienne, s'étend vers l'est jusqu'au delà de la Leitha. La chemise intérieure des fourneaux a d'abord été partout, elle est, encore maintenant, clans plusieurs usines, construite en pierre. La nature de la pierre avarié; à mesure que la production journalière a augmenté et que les dispositions générales permettaient de marcher plus longtemps, on a également cherché à n'être plus retenu par la détérioration du massif intérieur.
A l'origine, à Eisenerz, par exemple, on employait exclusivement le calcaire à gros grain (triasique) de la vallée de Gsoll
pour faire la sole du fourneau. Mais cette pierre
éclatait, se pulvérisait et se creusait peu à peu, de sorte qu'il fallait mettre hors, tandis que le reste du fourneau était encore bon.
Ces inconvénients conduisirent à aller chercher au loin, près de Saint-Veit, en Carinthie, un grès-poudingue à gros galets de quartz. La grande résistanceau feu de cette pierre et la durée plullongue ainsi obtenue pour les fondages permirent de supporter les frais élevés des transports. Pour les parois proprement dites, on employait du grès à fin grain de Gams (craie supérieure), qui présentait une