Annales des Mines (1876, série 7, volume 9)
Page : Image 279
Révision de 7 févr. 2015 13:33:23, edited by Anonymes
FABRICATION DE LA FONTE
EN STYRIE ET EN CARINTHIE.
fâcheuse sur les matières chauffées, surtosut lorsque le
vénient, mais en causerait un, non 'moins grave. En concentrant la zone de combustion, on produirait une température locale plus forte et, par suite, le frittage de la masse. Le remède serait pire que le mal. Les fours peu élevés, employés à Eisenerz, sont donc imposés par la nature même des minerais. Ils ont de 4 à 5 mètres de hauteur intérieurement. Ils sont rectangulaires, de 2m,85 de largeur sur 4-,5o ou 6m,5o de longueur (Pl. XIII, fig. 4, 5 et 6). Les grands cubent donc 85 mètres cubes. ils contiennent 15o tonnes de matière, minerai et charbon. La charge ordinaire, introduite en une fois, est de 625 kilog. de menu charbon de bois et de 12.5oo kilog.
54,2
'combustible est directement mêlé à la matière minérale. C'est cette considération qui limite la nature des combustibles propres au grillage. Ainsi les lignites, si abon-
dants en Styrie; les tourbes, si répandues en Carinthie, ont d'abondantes cendres, toujours plus ou moins 'riches en soufre, phosphore et arsenic. Ce ne serait qu'aux dépens de la qualité de la fonte qu'on pourrait mélanger le minerai aux lignites ou aux tourbes. Il ne peut donc être question, à de rares exceptions près, d'employer dans les fours à cuve autre chose que du bois ou du charbon de bois. Auprès des hauts fourneaux, comme à Eisenerz, on a toujours à sa disposition du fraisil en quantité abondante; son emploi est tout indiqué. Mais quand il s'agit de griller d'immenses quantités de minerais, 4 à 5 millions de quintaux, il ne faudrait plus seulement les déchets de trois hauts fourneaux, mais presque tout leur charbon de bois. On est donc obligé d'amener de Hieflau d'abord et même des autres centres de carbonisation plus éloignés ces fraisils, qui étaient autrefois abandonnés. Sur d'autres points, tels que Conrad, où l'on n'a aucun
haut fourneau à proximité, il faut remplacer le
charbon
par le bois lui-même. C'est un procédé fort coûteux, puisque
les gaz qui proviennent de la torréfaction et de la carbonl. sation du bois, refroidis par la masse de minerais, s'échap. peut en grande partie sans brûler. Leur expulsion même consomme du charbon. Le minerai d'Eisenerz, qu'il soit grenu, compacte ou cristallin, devient également friable sous l'action de la chaleur. C'est cette propriété qui limite d'une façon presque absolue la hauteur des fours, quel que soit le combustible, charbon ou gaz. La masse se tasse, le menu fa. mise entre les fragments, et l'air ne passe plus qu'avec une extrême difficulté. Souffler les fours atténuerait cet incon-
'
545
de minerai tout-venant. Le minerai séjourne de 6 à 7 jours dans le fourneau, qui
produit ainsi 15 à 20 tonnes de grillé par 24 heures. Quand on charge du gros. trié, la calcination est plus rapide, et la production peut monter à 5o et même à 4o tonnes par 24 heures.
Mais on voit qu'avec le minerai ordinaire la marche est lente, puisqu'il faut compter 5 mètres cubes de capacité par tonne produite par 24 heures. La consommation est de 4 ou plutôt 5 p. 100 en poids, du minerai tout-venant chargé. .Dans les anciens fours, dont plusieurs rangées existent encore, la hauteur n'était que de 4 mètres. Ils ne cubaient que 45 mètres cubes; la consommation était plus forte
elle atteignait 58 kilog. de fraisil par tonne de minerai chargé.
Les fours d'Eisenerz, comme ceux de Htittenberg, sont à parois pleines -et terminées inférieurement, de part et d'autre, par une double rangée de grilles à gradins.
L'air, entrant par les intervalles des barreaux, s'échauffe en traversant la couche inférieure de minerai déjà grillé, et vient, à mi-hauteur, brûler le charbon de bois ;