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EXPLICATION DES PHÉNOMÈNES OPTIQUES ANOMAUX

nuire, dans certains cristaux, des medifications optiques considérables, et qui paraissent tout d'abord bien peu en rapport avec les modifications si faibles que la chaleur fait ordinairement subir aux constantes optiques des corps solides.

Lorsque le polymorphisme peut être suivi, en quelque sorte, pas à pas, comme on le fait dans le grenat, l'apophyllite ou la chlorite: lorsqu'on peut observer les transitions insensibles qui relient entre elles les formes multiples d'une même substance, la cause que j'attribue au polymorphisme me paraît difficilement contestable. Mais il est un grand nombre de corps polymorphes dans lesquels on n'a pas jusqu'ici signalé ces transitions caractéristiques, et il faut examiner si nous avons des raisons sérieuses d'étendre à leur polymorphisme la même explication. On sait que le nombre des substances dimorphes s'est, depuis Mitscherlich, considérablement accru ; qu'il'accroît chaque jour davantage, à tel point qu'il semble qu'on

puisse prévoir l'instant où les substances mon omorphes seront une exception. On a beaucoup discuté sur les causes de ce dimorphisme, et les savants ne sont pas beaucoup plus d'accord sur ce point qu'au lendemain de la découverte de Mitscherlich. Les uns, comme M. Delafosse, attri-

buent le dimorphisme, avec Haüy et Dufrénoy, à une véritable isomérie, c'est-à-dire à un changement dans la molécule ; les autres, avec Mitscherlich lui-même, n'y voient qu'une modification dans les positions d'équilibre des molécules , entraînant une modification dans la structure réticulaire du corps. Quoi qu'il en soit de cette divergence persistante dans les

vues théoriques des savants, un fait capital a été signalé depuis longtemps par La Provostaye, par M. Pasteur, etc., c'est que les deux formes primitives d'une substance di-

morphe sont toujours voisines l'une de l'autre et sont toujours des formes-limites. C'est même à cette occasion

DANS DES SUBSTANCES CRISTALLISÉES.

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dans la science. relation indique sans aucun L'existence d'une semblable du dimorphisme est dû à une doute que le phénomène substances cause générale qui est la même pour toutes les dimorphes. Mais on voit, en outre, que cette relation n'est autre que celle que l'on observerait si le dimorphisme était réellement produit par cette faculté de former des combinaisons multiples que possèdent les réseaux à forme-limite. Les choses se passent donc comme si le dimorphisme des substances cristallisées avait la même origine que le polymorphisme de l'apophyllite, du grenat, etc. que le mot de formes-limites s'est introduit

Je ne me dissimule pas qu'il répugne tout d'abord à l'esprit d'admettre qu'une substance aussi homogène que le spath d'Islande, par exemple, n'est qu'un agrégat com-

plexe de petits cristaux croisés dans différents sens. Mais il s'en faut que, même pour le carbonate de chaux, l'homogénéité persiste dans toutes les variétés ; il en est, et de très-nombreuses, qui présentent des anomalies optiques tout aussi prononcées que celles qui se présentent dans le

grenat, l'apatite ou l'émeraude. L'homogénéité du spath d'Islande , d'ailleurs prévue par la théorie , n'est donc pas plus étonnante que celle que nous avons rencontrée dans diverses variétés de ces dernières substances, et l'objection qu'on en voudrait tirer me paraît sans valeur. Cependant la conclusion à laquelle je me trouve amené me paraît d'une telle importance qu'il me semble nécessaire de résumer en quelques lignes l'enchaînement logique qui la rend inévitable. J'ai déduit des lois de l'isomorphisme la nécessité pour

un réseau à forme-limite de présenter, dans un même cristal, des croisements dans des sens différents, et j'ai fait connaître les conditions théoriques de ces croisements ;

ensuite, par des observations précises, montré que ces croisements se produisent effectivement dans un grand nombre de substances et que les lois auxquelles ils sont