Annales des Mines (1876, série 7, volume 10)
Page : Image 94
Révision de 21 févr. 2015 15:51:09, edited by Anonymes
174
EXPLICATION DES PHÉNOMÈNES OPTIQUES ANOMAUX
DANS DES SUBSTANCES CRISTALLISÉES.
175
prenant ce travail, j'avais pour but principal d'expliquer. Cette conclusion était celle que ,Reusch avait tirée
de lamelles entre-croisées, et que cette particule subsiste
de ces expériences ; mais il était difficile de l'admettre tant
La théorie et l'observation montrent que la rotation du plan de polarisation peut être produite non-seulement par un entre-croisement de trois lames biaxes sous des angles de 1200, mais par celui de huit lames sous des angles de 45°. Le premier mode d'entre-croisement ne peut exister
que les croisements de lames, que réclame l'hypothèse, paraissaient une supposition arbitraire et presque invrai. semblable. Elle devient au contraire naturelle, lorsqu'on
sait qu'un grand nombre de cristaux sont formés d'un entre-croisement de lames non moins complexe et non moins régulier que celui qui est supposé par Reusch. Cependant il importe de savoir Si l'entre-croisement de lames biaxes sous des angles de 1200 rend bien compte de toutes les particularités du phénomène, Celui-ci consiste en effet, non-seulement en ce que le plan de polarisation tourne, mais en ce qu'il tourne proportionnellement à l'é. paisseur du cristal, et à peu près en raison inverse du carre de la longueur d'ondulation. Je démontre théoriquement, dans Tune note placée à, la fo de ce mémoire, que des lames biaxes très-minces perpendiculaires à l'axe d'élasticité optique minimum ou maximum,
intacte dans la dissolution.
que lorsque les lames biaxes possèdent un axe normal sensiblement hexagonal. C'est le cas du quartz et du cinabre. Le second mode d'entre-croisement ne peut se rencontrer que dans les cristaux clinorhombiques presque quadratiques, et encore est-il nécessaire alors que le plan des axes
optiques fasse, avec l'un des axes binaires, un angle de 220 5o'. C'est sans doute le cas du sulfate de strychnine.
Je ne m'arrêterai pas plus longtemps sur le développement de l'hypothèse que je viens d'indiquer et que je n'ai pas cru pouvoir passer sous silence, tant elle se lie naturellement avec les conclusions de mes recherches.
et croisées sous des angles de 120°, réalisent en effet boutes lesparticularités descristaux qui possèdent la polarisation rotatoire. La rotation du plan de polarisation se faitvers la droite lorsque les angles que font les sections des lames
empilées les unes sur les autres en allant de bas en haut, sont comptés dans le sens rétrograde ; la rotation se fait vers la gauche, dans le cas contraire. La rotation est à peu près proportionnelle au carré de la longueur d'onde ; elle est proportionnelle à l'épaisseur du cristal, lorsque celle des lames minces .qui la composent reste constante. Cette démonstration rend, il me semble, l'hypothèse de Reusch vraisemblable, au moins pour les substances qui, comme le quartz, ne possèdent la polarisation rotatoire que dans l'édifice cristallin. Pour telles dans lesquelles la propriété rotatoire persiste dans les dissolutions, il faudrait admettre crue c'est la particule qui comprend une série
NOTE THÉORIQUE SUR LES
Phénomènes produits par les croisements des lames minces cristallines.
Lorsque deux ou plusieurs réseaux identiques peuvent devenir isomorphes en prenant des orientations différentes,
ils peuvent aussi, comme je l'ai montré dans le mémoire auquel cette note est annexée, se combiner entre eux, ou se juxtaposer suivant des lois complexes qui varient d'une substance à, l'autre et même, pour la même substance, d'un cristal à un autre.