Annales des Mines (1876, série 7, volume 10)
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LOCOMOTIAE A ADHÉRENCE TOTALE
milieu, tandis que les bielles brisées ne pouvant transmettre que des efforts dirigés dans le sens de leur longueur, n'ont aucune tendance à la flexion; cela n'a pas d'importance. Mais, clans le passage des irrégularités de la voie, les extrémités des trois essieux situées d'un même côté de
la machine ne resteront plus au même niveau, la bielle d'accouplement correspondante se trouvera dans l'obliga-
tion de passer par trois manetons de manivelles qui ne seront plus en ligne droite, et de prendre, si les manivelles sont verticales, une flèche égale à la dénivellation accidentelle de la voie, flèche qui pourrait être de plusieurs centimètres. Dans ces conditions , cette bielle serait fréquemment faussée et mise hors de service. Le danger que nous venons d'indiquer aurait sa cause dans les liaisons surabondantes de la bielle, dont le mouvement serait entièrement déterminé si ses deux extrémités seulement étaient guidées. Si l'on faisait usage d'une liaison qui guiderait, en outre, son milieu, il arriverait, en parti-
culier dans le cas que nous venons d'examiner, que ces diverses liaisons deviendraient incompatibles. On évite cette incompatibilité accidentelle en substituant à une bielle unique deux bielles articulées ensemble. Ces deux bielles partielles, qui ne sont pas assujetties à conserver exactement la même direction, ne peuvent plus alors transmettre d'efforts que dans le sens de leur longueur ; elles présentent des points morts ; mais comme l'accouplement est double, ces points morts sont toujours facilement franchis. La bielle unique de transmission de M. Rarchaert est, à certains égards, dans les mêmes conditions qu'une bielle d'accouplement non brisée d'une machine ordinaire ; elle
n'a pas de points morts, comme je l'ai maintes fois indiqué; elle est aussi conduite par trois de ses points. Mais, par suite du mode de suspension du faux essieu, les irrégularités de la voie ne rendraient pas incompatibles, en pratique, les liaisons surabondantes de cette bielle si elle
ET A ESSIEUX CON VERG.ENTS DE M. RARCHAERT.
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était droite. C'est là un des côtés les plus ingénieux du dispositif adopté par l'inventeur. Pour le bien faire comprendre, il nous faut entrer dans quelques détails, illécessaires deilleurs pour prévenir toute objection contre les " théories exposées dans le présent paragraphe. Reportons-nous d'abord à la fig. Io relative au cas où la bielle de transmission serait droite. Nous avons admis implicitement que, lorsque le milieu de l'essieu coudé E' truck d'avant s'élevait, par suite d'une irrégularité de la voie, d'une hauteur E'er, égale à A, le milieu du faux essieu
s'élevait en même temps, par l'action de ses supports, d'une hauteur Ee, égale à
à, de sorte que les milieux des 2
trois essieux coudés restaient sur une même droite E"eidi ;
cela est évident si les deux extrémités de l'essieu E' sont simultanément élevés de à et si, par suite, les trois essieux coudés restent parallèles. Alors , en effet, la symétrie du mécanisme est conservée par rapport au plan vertical méridien ; mais il arrivera le plus souvent que les irrégularités de la voie ne permettront plus aux extrémités d'un même essieu de rester à la même hauteur ; les trois essieux coudes ne seront plus parallèles et la symétrie dont il vient d'être
parlé sera altérée ; alors il n'est plus évident que les milieux des axes des trois essieux coudés doivent rester exac-
tement sur une même ligne, ce qui est nécessaire quand on est en alignement droit, pour que les centres des trois cercles décrits par les extrémités de la bielle de transmission et par son milieu soient en ligne droite, et que cette bielle ne tende pas à se fausser.
Quand la machine est en courbe, le milieu de la bielle de transmission se déplace d'une façon très-notable sur la
portée du coude du faux essieu, ainsi que nous l'avons montré précédemment.
La question se complique alors et il est nécessaire de montrer que, dans ce cas, les centres des trois cercles que