Annales des Mines (1876, série 7, volume 10)
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LOCOMOTIVE A ADHÉRENCE TOTALE
FiVes-Lille résistaient en se roidissant, en subissant des trépidations pénibles et en montrant qu'elles ne passaient qu'au prix d'efforts considérables. Plusieurs observations sont venues confirmer cette différence : on remarquait que les bandages des machines de Fives-Lille, après un parcours un peu notable, étaient en quelque sorte mis à vif surtout près des boudins; ces bandages s'usaient très-vite. Aussi la compagnie s'est-elle décidée, en présence de cette usure, à recourir à l'appareil Caillet qui évidemment atténuera beaucoup l'inconvénient que nous venons de signaler. Le tempérament qu'apportera
l'installation de cet appareil ne suffirait pas, à mon avis, sur des voies comportant des courbes de 15o mètres de rayon ; sur la ligne de Vitré à Fougères, où le rayon des courbes ne descend pas au-dessous de 250 mètres, il aura un effet satisfaisant ; toutefois ce ne sera encore qu'un tom pérament.
La machine Rarchaert satisfait aux mêmes besoins par son principe même et d'une façon bien plus complète, ainsi qu'il a été facile de le reconnaître à l'examen des bandages de ses roues, après un parcours de plus de 4.000 kilomètres;
ET A ESSIEUX CONVERGENTS DE M. RARCHAERT.
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Il a été de plus amplement reconnu que l'emploi des machines de Fives- Lille, sans jeu des essieux dans le sens de leur longueur, avait fatigué considérablement la voie
de Vitré à Fougères en l'élargissant dans beaucoup de points ; aussi a-t-on été obligé de renouveler en partie cette voie, en en remplaçant les traverses, qui, du reste, lors de la construction, n'avaient pas été choisies d'une façon toujours satisfaisante. Assurément si les essieux des
machines de Fives-Lille avaient eu tout d'abord un jeu longitudinal, cet effet aurait été notablement atténué ; mais les constatations faites sur les bandages de la machine Rarchaert, et que nous venons de rappeler, indiquent que cette machine aurait encore bien mieux ménagé la voie.
Nous avions à.nous préoccuper, après les essais, de l'usure qu'avaient pu subir certaines pièces spéciales qui par leur nature et leurs fonctions, pouvaient être exposées à une détérioration exceptionnelle. Notre examen s'est porté sur tous les coussinets en bronze et tout particulièrement
sur ceux que portent les coudes du faux essieux et des essieux des trucks.
naissance particulièrement concluante : ce fer était très-
Pour le premier de ces coussinets, l'usure était à peine sensible et les pattes d'araignée ou canaux de graissage paraissaient intactes. Pour les coussinets des essieux cou-
mou et on l'entamait très-facilement avec un simple poinçon tenu à la main ; si donc les bandages avaient rencontré des résistances un peu notables dans la circulation, ils auraient
d'araignée avaient été à peu près entièrement effacées d'un côté ; en outre les faces latérales et verticales de ces cous-
la qualité du fer de ces bandages a rendu cette recon-
été bien vite mis à vif et se seraient usés rapidement ; or on n'a rien constaté de pareil ; on a reconnu seulement qu'une gorge circulaire, nettement visible, s'était creusée sur ces bandages dans la région où ils reposent normalement sur les rails, ce qui était une conséquence du peu de dureté du métal et démontrait en outre que les trucks s'in-. scrivaient très-facilement dans les courbes; l'infériorité du fer des bandages a mis ainsi en évidence la flexibilité même de la machine.
dés des trucks, l'usure était plus sensible et les pattes sinets avaient été sensiblement entamées par suite de la pression que ces coussinets exercent dans les courbes contre
les surfaces qui limitent latéralement les portées des coudes, pression qui résulte, comme nous l'avons montré précédemment, de ce que les efforts exercés par la bielle de transmission sur les coudes des essieux des trucks ne sont plus perpendiculaires sur ces coudes, et ont une composante, faible il est vrai, parallèle aux essieux. Mais cette usure n'a rien qui puisse étonner beaucoup