Annales des Mines (1876, série 7, volume 10)
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LOCOMOTIVE A ADHÉRENCE TOTALE
ET A ESSIEUX CONVERGENTS HE M. RARCHAERT
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roues ; mais ils n'arrivaient pas au contact en même temps,
ce qui était une cause d'irrégularité et constituait un défaut de symétrie. M. Rarchaert n'avait pas hésité à reconnaître cet inconvénient, auquel il est bien facile de remédier dans sa machine;
il suffirait, par exemple, de supprimer les freins à sabots et de faire usage du frein à contre-vapeur de MM. Lechâtelier et Ricour, dont l'emploi est aujourd'hui général; et si, d'ailleurs, on ne trouvait pas ce frein assez prompt et énergique, on pourrait se servir du frein à air raréfié, qui vient d'être essayé sur le chemin de fer du. Nord et avec plein succès, à ce qu'il paraît. Après avoir quitté le chemin de fer de Vitré à Fougères, 12. machine Rarchaert a été employée sur le chemin de fer l'Orléans à Châlons, où elle a fait un parcours de 5.899 kilomètres, du 8 juillet au 5 novembre 1873, sans occasionner ni accident ni détresse ; elle a dû subir, il est vrai, une interruption de service du IL, août au 19 septembre. Tous ces renseignements sont extraits d'un certificat délivré par M. Lebleu, ingénieur des mines, attaché au contrôle du chemin de fer d'Orléans à Cbalons, et quant à l'interruption de service qui vient d'être relatée, il résulte des renseignements que m'a fournis M. Rarchaert, qu'elle avait été occasionnée par l'écrasement d'un bandage, fait indépendant de mécanisme, et qui m'a d'autant moins surpris que
j'avais reconnu moi-même, ainsi que je l'ai indiqué plus haut, que les bandages de la machine Rarchaert étaient en fer très-mou. Je n'ai pas pu suivre phis longtemps cette machine; j'ignore pourquoi elle a cessé son service le 5 novembre 1875 sur le chemin d'Orléans à Châlons et pourquoi elle est rentrée alors à Saint-Denis dans les ateliers des constructeurs MM. Maze et Voisine. Un procès s'est engagé à cette occasion entre les constructeurs et l'inventeur, et j'ai cru devoir mettre fin à mes investigations.
CHAPITRE VII. Objections diverses contre l'emploi d'une bielle de transmission
unique et droite.
J'ai énuméré dans ce mémoire les avantages que présenterait une bielle de transmission droite sur une bielle triangulaire, avantages qui consisteraient surtout : i° dans la
possibilité, pour le même diamètre des roues, d'abaisser notablement la chaudière, pourvu que l'on trouvât un moyen acceptable de placer autrement le foyer ou d'en modifier la forme ; 2° dans la suppression qu'on peut dire totale en principe cles incompatibilités 'de liaisons qui se présentent dans le franchissement des irrégularités de la voie ; 5° dans ta suppression de la variation périodique de la charge des essieux et des ressorts de suspension. J'ai voulu me tenir, autant que possible, dans mon rôle
de rapporteur et je n'ai jamais eu ?intention de faire le projet d'une machine modifiée du système de M. Rarchaert;
amené par les théories que j'ai exposées à reconnaître divers inconvénientsTle la forme triangulaire de la bielle de transmission, j'ai dû les constater et constater aussi que ces mêmes inconvénients n'existeraient plus si cette bielle était droite ; mais à côté de ses avantages incontestables, une bielle de transmission droite et unique peut avoir des inconvénients, et j'ai cru de mon devoir de provoquer à cet égard les observations de l'inventeur qui me les a formulées dans plusieurs lettres. Je présenterai, en général, lès objections contre la bielle droite dans les termes mêmes employés par M. Rarchaert, en mettant ces termes entre guillemets,- et je consignerai