Annales des Mines (1877, série 7, volume 11)
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ÉTAT DE L'ATMOSPHÈRE.
EXPLOSIONS DE GRISOU.
de Douai présentent peu de différence, si l'on ne considère que la marche générale du baromètre et du thermomètre, comme on doit le faire dans l'espèce. J'ai reconnu qu'une proportion assez forte des explosions pouvait s'attribuer à des baisses du baromètre; mais les explosions de grisou sont beaucoup moins nombreuses chez nous que chez nos voisins (*), et de leur rareté même résulte l'impossibilité de les rattacher par un lien statistique aux dépressions barométriques. 1,es auteurs anglais avaient à leur disposition des éléments très-multipliés pour tracer leurs diagrammes. Nous n'avions point la même facilité pour tracer les nôtres, ce qui est heureux à un certain point de vue : il est vrai que la rareté des explosions s'explique par le moins grand nombre des exploitations. Je n'ai pu, d'ailleurs, me procurer le tableau des explosions survenues en Belgique et dans le bassin de Saarbrtick, qu'on au-
rait pu réunir naturellement à celles de France. Aussi je ne pense pas qu'il soit bien utile de publier les diagrammes que j'ai tracés, à l'imitation des auteurs anglais, pour la France; ces diagrammes n'apprendraient pas grand'chose de plus que les leurs, qui prouvent, d'une manière si évidente et si précise, l'existence de la loi qui lie les dégagements de grisou à l'état de l'atmosphère. Les
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nombre des accidents. Il est telle précaution qu'on ne peut faire prendre chaque jour aux ouvriers ; mais il est possible de veiller plus particulièrement, certains jours, à ce qu'ils exécutent fidèlement les mesures prescrites. J'ai entre les mains un registre quotidien d'observations faites à la fosse d'Haveluy, de la compagnie d'Anzin, pendant les années 1869 à 1875. Ce registre donne la hauteur barométrique prise le matin, généralement vers 7 heures,
la température, la situation du temps au jour et l'état de l'air dans les travaux du fond (pendant la nuit qui précède immédiatement l'observation du baromètre). On voit, d'après ces observations, que, près de trois fois sur quatre, lorsque la présence du gaz est signalée dans les travaux, il y a une baisse barométrique. Mais il s'agit là d'une mine dans laquelle le grisou ne fait que d'assez rares apparitions, et l'on arriverait sans doute à des coïncidences encore plus remarquables si l'on avait des observations simultanées de l'air dans un grand nombre de fosses, ainsi que M. Galloway l'a constaté dans les environs de Glasgow.
LÉGENDE DES FIGURES.
exploitants de mines ne doivent pas perdre cette loi de vue;
ils devraient tous, comme le font, d'ailleurs, beaucoup
PLANCHE V.
d'entre eux, comme le prescrit la loi en Angleterre, observer chaque jour le baromètre et le thermomètre, et, d'après leurs indications, augmenter au besoin l'énergie de la ven-
Diagrammes météorologiques avec les explosions de grisou en Grande-Bretagne
tilation normale, redoubler de précautions, exercer une surveillance plus active sur les ouvriers. Nul doute qu'on ne pût arriver ainsi, sans beaucoup. de peine, à réduire le (*) 25 en 1873, dont 9 ayant entraîné mort d'homme, en tout 23 tués et 32 blessés; 27 en 18711, dont 9 également ayant entraîné mort d'homme, en tout 19 tués et 30 blessés, etc.
marquées k leur date.
Fig. I, 2 et 3.
Le trait fort est la courbe barométrique, le trait délié, la
courbe thermométrique, à l'observatoire de Stonyhurst, près de Preston,
pendant les années t871 (fig. 1) cl 1372 (fig. 2) et pendant le mois d'octobre 1870 (fig. 3). Les explosions qu'on peut attribuer à une dépression barométrique sont indiquées par des carrés ;
Celles qu'on peut altribuer S une élévation de température sont indiquées par des cercles;