Annales des Mines (1877, série 7, volume 11)
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RÉSERVOIRS DE MONTROUGE.
coNsounAriox DES CARRIÈRES SOUTERRAINES.
de matériaux approvisionnés, de sorte que l'ouverture des
puits, le roulage et le versement du béton dans la carrière auraient troublé l'entreprise des travaux exécutés au jour et faisaient craindre des pertes de temps, sinon des difficultés. Les trois dernières cloches ont été vidées, comme les deux
précédentes, et remplies en maçonnerie par-dessous. A cet effet on a ménagé, dans le centre du massif, une cheminée verticale, sorte de puits circulaire débouchant, à sa partie inférieure, sur un bout de galerie voûtée exécutée sous la cloche, et fermé à sa partie supérieure, progressivement rétrécie, par un tampon en pierre composé de deux dalles juxtaposées. Cette cheminée, qui s'élevait en même temps que le massif de maçonnerie, a servi très-commodément
à l'introduction dans la cloche des maçons et des matériauX de construction, ainsi qu'à la montée et à la descente des bois de soutènement posés dans les fonds. La portion du plan d'ensemble représentée fig. 2, Pl. VII, indique les maçonneries exécutées sous les fontis n° 4 et n° 5, le tronçon de galerie voûtée et la cheminée circulaire
que chacun d'eux comporte. Ces fontis se sont produits dans une galerie d'exploitation longeant un front de masse,
ou, plus exactement, longeant une partie de masse trèspeu épaisse, que les carriers n'ont pas exploitée. L'existence de graves dislocations au toit de cette galerie est cause de l'importance qui a été donnée aux massifs de con-
solidation sous le débord des cloches et dans les parties adjacentes de la galerie d'exploration. ' Les fig. 4 et 5 représentent en plan et en coupe verticale les maçonneries exécutées pour consolider la cloche de fontis n° 5. Le système employé est le même que pour les deux cloches précédentes ; la disposition particulière que représente le plan est due à cette circonstance fortuite que la cloche a été rencontrée presque exactement à la croisée de deux galeries principales d'exploration, lors
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du percement de ces galeries. Pour ne pas renoncer à conserver celles-ci comme galeries d'inspection, on les a voû-
tées à la traversée du fontis. La cheminée centrale, qui mesure 1'1,20 de diamètre, débouche au-dessus de l'une des galeries, tout près de son intersection avec la seconde. Le volume des maçonneries a pu être ainsi réduit, sans aucun
inconvénient pour la solidité de l'ouvrage. La cloche est remplie et son débord est soutenu sur tout son périmètre, comme dans les exemples précédents.
Ce système, que les fontis existant sous l'emplacement des réservoirs ont fourni l'occasion d'imaginer, a été appliqué depuis lors avec succès dans quelques circonstances où le mode usuel de remplissage des fontis avec des terres pilonnées n'aurait pas présenté de suffisantes garanties de stabilité.
Conduite des travaux. - Les ingénieurs qui ont eu à faire exécuter des constructions souterraines savent seuls combien ces travaux nécessitent une surveillance minutieuse, qui ne peut être mise en parallèle avec celle qu'exigeraient les mêmes travaux exécutés au jour. Le besoin de surveillance était impérieux, sous l'emplacement des réservoirs, tant à cause de l'activité du chantier que de la précision avec laquelle les piliers devaient être établis. En 1875, année pendant laquelle les travaux ont été poussés le plus activement possible, le nombre habituel des ouvriers a été de 1 5o par jour, dont 15o dans la carrière. En juillet, ce nombre a même atteint 194 ouvriers, dont 166 dans la carrière. Les travaux ont été exécutés à l'entreprise et conduits per-
sonnellement, du moins à partir du 25 décembre 1872, par deux entrepreneurs associés, MM. Trié et Lazies,
assistés de trois contre-maîtres. Ils ont été contrôlés, sous
la direction de l'ingénieur des mines, par quatre agents