Annales des Mines (1877, série 7, volume 12)
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NOTICE GEoLOGIQUE
SUR LA SUBDIVISION DE TLEMCEN.
marnes se trouve aussi bien justifié stratigraphiquement
isolées, d'ailleurs assez longues et assez puissantes, car l'une d'elles, près de Mansourah, a au moins 25 mètres
que minéralogiquement et paléontologiquement. On voit ainsi que ce n'est pas d'aujourd'hui que la terre d'Algérie est soumise à des alternatives d'abaissements et d'exhaussements très-lents, semblables aux mouvements qu'elle subit encore actuellement, comme la majeure partie du bassin méditerranéen.
Je ne connais pas la puissance exacte de l'étage des marnes oxfordiennes, n'ayant point encore rencontré de localité où le haut et le bas de cet étage se trouvent convenablement rapprochés pour une mesure exacte. Mais sur le flanc est du Fillaoucen, la puissance des couches visi-
bles atteint au moins 100 mètres, et il est bien probable que ce chiffre est dépassé sur d'autres points. 50
Grès de Bou Médine.
corallien.
Cette formation se compose essentiellement de grès entremêlés de marnes. Les couches de grès sont blanches, jaunâtres ou rougeâtres, de duretés très-diverses, depuis le grès tendre s'effritant presque sous le doigt, jusqu'au quarzite le plus dur ; leur épaisseur individuelle varie de
0-,10 à i mètre; les marnes sont à structure très-schisteuse, colorées fortement en vert clair et en lie de vin foncé, du moins le plus souvent ; très-rarement grises ou blanches. Elles forment des lits intercalés entre les couches de grès ou entre de petits groupes de ces couches, de 5 à 6 mètres d'épaisseur au plus; ces lits varient de quelques centimètres à 000,3 ou orn,LE d'épaisseur ; il est fort rare qu'ils dépassent cette dernière limite. Presque toujours ils sont difficiles à apercevoir, les couches de grès fournissant beaucoup de débris en petits blocs qui masquent tout le reste. On trouve aussi des calcaires dans cet étage, mais non pas d'une manière constante. Ils y forment des lentilles
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d'épaisseur. Ces lentilles sont formées de couches stratifiées
régulièrement et séparées par de petits lits de calcaires
marneux très-schisteux. Il y en a deux bien distinctes dans les environs de Tlemcen, une dans les environs d'Abia, une autre sur les flancs du Fillaoucen et deux dans les environs de Maghnia, dont une sur le bord de la Mouïlah. Ces lentilles sont fossilifères, et les fossiles sont principalement des polypiers et des baguettes d'oursins. Dans la lentille des bords de la Mouïlah et dans celle du Fillaoucen, on a trouvé trois ou quatre échantillons du Glypticus hierogly-
phicus, de sorte que l'étage se rapporte avec certitude à l'époque corallienne. Dans les lentilles de Tlemcen, les polypiers sont rares; on rencontre principalement des nérinées, des céromya et divers mollusques. La puissance de cet étage n'est pas connue d'une manière précise, mais dans les environs de Tlemcen et chez les Doui Yahia, on ne peut pas lui attribuer moins de 5oo mètres. Je ne serais point étonné qu'il en eût en réalité i5o à 2 0 0 de plus. J'ai dit .plus haut mes raisons pour le considérer comme stratigraphiquement indépendant de l'étage des marnes oxfordiennes, avec lesquelles toutefois il concorde bien sur la frontière occidentale. Il concorde aussi avec les calcaires dolomitiques supérieurs; toutefois, à quelques égards, il ne laisse pas d'offrir l'allure d'une formation indépendante. Si, en effet, on consulte la carte, on voit qu'il se montre seul sur un assez grand espace au nord-ouest de l'îlot de schistes de Gar Bouban. Il y présente un fond de bateau
dans lequel s'enchâsse aussi en fond de bateau le bout oriental des calcaires dolomitiques du Kef, de sorte qu'il semble que ce dernier étage se soit déposé sur les grès, Préalablement un peu émergés et formant fond de bassin. S'il en est réellement ainsi, cela fait un exemple de plus de TOME XII, 1877.