Annales des Mines (1877, série 7, volume 12)
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NOTICE GÉOLOGIQUE
La composition minéralogique de l' étage est la suivante : à la base, il commence par une assise de calcaires compactes gris ou bleuâtres, tous un peu magnésiens, assez puissants; les couches sont isolément de médiocre épaisseur; elles sont généralement séparées par de très-petits lits de marnes calcaires grises et schisteuses. Au-dessus se développe une vaste assise essentiellement dolomitique, bien qu'on y rencontre aussi quelques couches ou lentilles calcaires. Ces dolomies sont bien différentes de celles que l'on
peut rencontrer dans l'étage liasique ou dans celui des marnes oxfordiennes. Elles sont fort nettement stratifiées, encore qu'en bien des points cette stratification soit difficile à discerner. Mais cette difficulté existe surtout aux surfaces ordinaires d'affleurement et disparaît dans les grandes coupures qui existent en plusieurs points, comme à la Zouïa supérieure, sur les bords de la Tafna, à l'oued Zitoun supérieur, dans les chutes de l'oued Mefrouch ; de plus, au lieu d'être blanches à aspect très-gras, elles sont grises et brunes, et d'aspect beaucoup moins gras. Elles offrent des variétés de texture remarquables, sur lesquelles je reviendrai plus loin. Au-dessus de cette grande assise dolomitique, commence la dernière assise de l'étage, laquelle est calcaire et très-puissante aussi; les calcaires de la base de cette assise sont compactes, gris ou bleuâtres, et en tout semblables à ceux de l'assise inférieure ; vers le haut, l'épaisseur des couches s'atténue, la structure schisteuse se prononce, et l'on a des calcaires schisteux passant presque à des marnes. Telle est la composition de l'étage dans les environs de Tlemcen, point où l'observation est le plus facile. Plus au sud, il semble que l'assise dolomitique s'atténue un peu. Il se peut aussi que la localisation relative des dolomies et des calcaires ne soit point partout aussi nette que dans les environs de Tlemcen, car en certains points on peut voir avec certitude une seule et même couche passer par degrés
SUR LA SUBDIVISION DE TLEMCEN.
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insensibles du calcaire à peine magnésien à la dolomie la mieux caractérisée.
La dolomie de cet étage se présente sous deux formes bien dilférentes. Dans la première, elle constitue une roche solide à texture d'ailleurs très-variable, tantôt d'un grain
très-serré, tantôt à gros cristaux enchevêtrés les uns dans les autres, tantôt intermédiaire entre ces deux dispositions extrêmes; sous l'autre forme, au contraire, elle est essentiellement pulvérulente. On pourrait croire, au premier abord, que cette dernière forme résulte de l'action des agents atmosphériques sur tout ou partie des roches de la première forme; niais j'ai observé un fait qui prouve nettement qu'il n'en est rien. J'ai rencontré un jour, au milieu de la dolomie pulvérulente, un bloc sphéroïdal de dolomie dure, que j'ai eu la curiosité de casser. Il s'est partagé facilement en deux, et j'ai trouvé tout l'intérieur rem-
pli de dolomie pulvérulente. Ce bloc est conservé à la collection d'Oran. La dolomie en poudre qui le remplissait n'avait aucune communication possible avec l'atmosphère ; ce n'était donc pas à l'action des agents atmosphériques qu'elle devait son état pulvérulent. Ces deux formes de dolomies
sont enchevêtrées l'une dans l'autre d'une façon absolument capricieuse. La seule explication possible des faits, c'est que l'une et l'autre se sont déposées ensemble à l'état dur, les deux variétés mélangées suivant les hasards du dépôt, mais que l'une des formes était stable et a persisté, tandis que l'autre était instable et s'est mise en poudre, par suite d'actions moléculaires consécutives au dépôt. Ce genre de texture a facilité beaucoup l'érosion des dolomies, car l'enlèvement d'une faible quantité de dolomie dure fournissait issue à la pulvérulente bien plus facile à déplacer. En même temps, le squelette dur peut persister pendant une durée fort longue, restant debout et isolé pendant que les parties pulvérulentes ont disparu. La roche se