Annales des Mines (1877, série 7, volume 12)
Page : Image 122
Révision de 9 févr. 2015 09:05:04, edited by Anonymes
226
TYPE DE LA COMPAGNIE D'ORLÉANS.
ÉLECTRO-SÉMAPHOnES MODIFIÉS.
quelconque, l'appareil récepteur ne reproduise pas le signal envoyé par l'appareil transmetteur. Ainsi il peut se faire que, lorsque l'agent d'un poste A qui expédie un train donne un tour de manivelle pour couvrir ce train en déployant le bras de son sémaphore, la rapidité de cette manoeuvre ou toute autre cause empêche la production du courant électrique qui doit être envoyé au poste B vers lequel le train se dirige et y déclancher le petit bras dont la position horizontale annonce l'arrivée du train. De mène on doit prévoir le cas où, lorsque après la réception du train le poste B manoeuvre son appareil pour effacer le petit bras de son sémaphore, le courant électrique qui doit déclancher le grand bras correspondant du poste A ne se produirait pas d'une manière efficace. Dans ce dernier cas la voie reste-
rait indûment fermée à l'entrée de la section ,
et il en
résulterait, surtout avec le Bloch-syslenz absolu, de graves perturbations dans le service. Mais les dérangements de ce
genre ne peuvent avoir de conséquences graves : ils sont dénoncés immédiatement et automatiquement par l'appareil lui-même, l'agent qui a fait le signal ne recevant pas l'accusé de réception que l'appareil doit lui fournir. On peut, au moyen d'une consigne très-simple, indiquer aux gardes des différents postes ce qu'ils ont à faire en pareil cas pour rentrer dans l'ordre (*) . Il n'en est pas de même pour les perturbations d'un autre ordre, celles qui peuvent résulter d'un mélange de fils ou de l'influence de l'électricité atmosphérique. Ces perturbations ne peuvent, il est vrai, résulter, ainsi que M. Clérault l'a fait remarquer, que d'un concours de circonstances assez peu probables, et en fait elles ne paraissent pas s'être manifestées depuis que les électro-séma(*) Voir plus loin (p. 2 34) les articles lit et 15 de l'ordre spécial
de la compagnie d'Orléans réglant le service des électro-seaphores: ils indiquent précisément aux agents la manoeuvre à faire pour remédier à cette irrégularité.
227
phores sont en service sur le chemin de fer du Nord. On ne
peut nier cependant qu'elles soient possibles. Leur effet pourrait être, soit d'annoncer indûment un train en aval, soit de donner indûment en amont le signal de voie libre, alors que la section serait en réalité occupée par un train,
et cette dernière indication serait d'autant plus dangereuse que le garde du poste qui la recevrait n'aurait aucun
moyen de contrôle permettant d'en reconnaître la fausseté. Pour écarter cette cause de danger, il suffisait de
trouver ce moyen de contrôle. Voici comment MM. Heurteau et Guillot y sont arrivés. On n'a pas oublié le rôle que joue dans les appareils du chemin de fer du Nord le petit voyant intérieur par lequel le poste qui vient de transmettre un signal reçoit l'accusé de réception de l'effet régulièrement produit au poste correspondant. C'est l'instrument de contrôle par lequel toute irrégularité ou tout retard dans la transmission d'un signal sont immédiatement dénoncés. Il était naturel de se servir de ce même organe pour donner aux agents des postes électro-sémaphoriques le moyen de reconnaître les effets accidentels de causes perturbatrices telles que l'électricité atmosphérique et de les distinguer des signaux régulièrement transmis.
A cet effet, le commutateur central, ou inverseur, de l'appareil a eté modifié : la touche A, qui forme l'une des extrémités de la communication diamétrale AE des fig. 5 à 8 de la Pl. V, a été dédoublée (V. Pl. VII, fig. n à 5); le frot-
teur ou contact à ressort K de l'appareil n° n a été dédou-
blé de même et
divisé en deux frotteurs distincts, l'un K
communiquant avec l'électro-aimant principal, l'autre K' communiquant avec l'électro-aimant R du voyant intérieur. Un frotteur spécial M a été ajouté, communiquant avec une sonnerie trembleuse spéciale S, placée dans l'appareil n° 1. Une sonnerie à un coup S' a été ajoutée, d'autre part, à l'appareil n° 2 (V. Pl. VII, fig. et 2) . Les touches