Annales des Mines (1877, série 7, volume 12)
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FLORÈ HOUILLÈRE.
TRAVAUX DE M.
setum la même ressemblance extérieure que l'on s'étonne de trouver entre les Calamites et les Calamodendron.
Considérations géné,rales. Un fait remarquable, et qui nous avait frappé, c'est de voir les divers types de plantes houillères montrer dès leur apparition une perfection d'organisation, supérieure en général aux plantes vivantes analogues. Parmi les fougères, les Pécoptéridées et les Névroptéridées doivent prendre le premier rang dans la famille des Marattiacées ; il en est de même des Lepidodendron comparés à nos lycopodes ; les graines de gymnospermes étudiées par M. Brongniart ont une structure plus complexe que la plupart de celles que nous connaissons, et la même remarque s'applique aux bois de Conifères que l'on a examinés. Chaque famille a donc apparu avec l'ensemble de ses caractères, aussi parfaits que possible, et non par une série de transformations graduelles, comme le voudrait la théorie de l'évolution. La constatation bien positive de la nature phanérogainique des Calamodendrées et les raisons de plus en plus nombreuses qu'on a maintenant pour classer de même les
Sigillarinées ne permettent plus de regarder ces deux groupes de plantes comme établissant un lien entre les cryptogames vasculaires et les gymnospermes, et l'on doit en déduire que les grands embranchements du règne vé-
gétal étaient, dès cette époque de l'histoire de la terre, aussi tranchés qu'aujourd'hui. Ajoutons que M. Grand'Eury a constaté la fixité complète de la plupart des espèces houillères qui, au moment
de disparaître, s'étiolent et deviennent de plus en plus rares, mais n'accusent aucune tendance à changer de forme. Lorsqu'on trouve des variations, on les voit toujours limitées dans un cercle assez étroit, et d'ailleurs
les
formes qui sembleraient intermédiaires entre deux types ne se montrent souvent qu'en dernier lieu au lieu d'occuper
GRAND'EURY.
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la place qu'elles devraient avoir si elles représentaient réellement une des phases de l'évolution. Il en est des groupes et des genres comme des espèces, ils restent indépendants les uns des autres et s'éteignent au lieu de se modifier peu à peu, si bien qu'on ne saurait trouver aucun lien entre la flore triasique et la flore houillère et permienne.
« Tous les faits sont donc », dit M. faveur de la création indépendante, Grancl'Eury, « en et contraires à la transmutation. » Les plantes houillères fournissent encore sur la nature du climat, d'une part, et, d'autre part, sur le mode de formation des couches de charbon, des renseignements fort intéressants. L'absence de zones d'accroissement dans les bois, la régularité parfaite de croissance de divers végétaux, des Sigillaires, par exemple, indique une invariabilité presque complète de la température et des divers facteurs météorologiques; mais le fait le plus saillant, c'est qu'aux latitudes les plus élevées où l'on soit parvenu, à l'île Melville et au Spitzberg, jusqu'au 8o' parallèle, on retrouve la flore houillère parfaitement
constante et uniforme, et il est difen admettant une large influence de la chaleur centrale, que la végétation ait pu rester la même et conserver sa vigueur et son activité, avec des périodes de nuit de trois mois; la lumière diffuse qui aurait pu parvenir jusque-là, grâce aux abondantes vapeurs de l'atmosphère, n'aurait plus exercé une action chimique suffisante Pour entretenir les phénomènes vitaux indispensables, et l'on est amené à penser que la lumière ne devait pas être répartie alors comme elle l'est aujourd'hui (*). ficile de croire, même
(') Dans le voyage d'exploration de la Discovery, on a trouvé, sous le 82' parallèle, des empreintes de plantes tant l'existence de forêts luxuriantes miocènes attes-
qui vivaient sous ces latitudes élevées à une époque de la nôtre, et pour laquellepourtant relativement bien rapprochée TOUE XII, 1877.
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