Annales des Mines (1878, série 7, volume 13)
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MINES ET USINES D'ALMADEN.
TROISIÈME PARTIE. MÉTALLURGIE DU MERCURE A ALMADEN.
Les procéttés métallurgiques actuellement en usage à Almaden y ont été introduits, l'un en i648, l'autre en 18o6: ils ont été appliqués jusque clans les dernières années sans qu'on se rendît un compte exact de leur valeur véritable ;
on admettait, en Espagne et hors de l'Espagne, qu'ils étaient extrêmement défectueux. La perte de mercure était généralement évaluée à 50 p. oo de la teneur ; un mémoire imprimé en 186o par ordre royal l'estimait même à
53,4o et 49,82 p. Io° dans les deux méthodes de traitement. Les recherches faites à Idria, avec des appareils perfectionnés, y indiquaient des pertes variant à 27 à 4o p. ioo.
Il n'est donc pas étonnant que l'on ait cru à des pertes encore plus fortes à Almaden, avec des appareils de distil-
lation très-simples, et un procédé de traitement ancien,
dans lequel on ne se rendait même pas compte de la teneur des minerais; négligeant, d'ailleurs, la différence entre la nature des minerais d'Almaden et de ceux d'Idria, on était. arrivé à accepter, avec une sorte de résignation passive, l'idée d'une perte de la moitié ou au moins du tiers du mercure contenu dans les minerais.
On était heureusement bien loin de la vérité. Des propositions d'un ingénieur français, M. Pellet, pour l'introduction d'un nouveau four décidèrent à faire des essais
sérieux et précis dans le courant de l'année 1869; ces essais furent repris en 1872 et prouvèrent avec une entière
certitude que les pertes attribuées aux procédés anciens étaient absolument imaginaires, que le chiffre réel de ces
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pertes, jusque-là estimées au hasard, parce qu'on n'avait jamais déterminé la teneur moyenne des charges, ne dépassait pas 6 p. 100 du mercure contenu ; enfin que la métallurgie du mercure à Almaden était arrivée, par le seul effet d'une longue pratique et grâce à la nature des minerais, à une situation que l'on a le droit de regarder comme très-satisfaisante. L'exposé des essais qui ont conduit à ce résultat remar-
quable pourra donner quelque intérêt au présent travail ; il sera malheureusement loin d'être complet. Les expériences de 1869 sont, en effet, les seules dont la marche et le résultat aient été publiés, dans un rapport adressé au ministre des finances par M. José de Monasterio, et imprimé en 1870.
Les essais de 1872, sous la direction de MM. Luis de la Escosura et Federico Botella, le premier inspecteur général, le second ingénieur en chef des mines, n'ont pas encore été rendus publics, et je n'ai pu avoir communication que de leur résultat essentiel; tous les documents qui y sont relatifs sont en effet entre les mains de D. Luis de la Escosura, et ils doivent former une partie importante d'un ouvrage que cet ingénieur se propose de publier, sur la métallurgie du mercure, sujet proposé par le conseil de l'École des mines pour un concours ouvert entre tous les ingénieurs, espagnols ou étrangers, et auquel est attaché un prix assez considérable (s). Tout en regrettant vivement que cette circonstance nous ait privé de la communication d'une série de documents d'un haut intérêt, nous pourrons dès maintenant en annoncer les résultats les plus caractéristiques. Ces résultats, dans tous les cas, méritent d'appeler l'at(*) Au dernier moment, nous apprenons que le prix a été effectivement décerné à, M. Luis de la Escosura, le ih juillet 1877. Nous croyons que l'ouvrage n'est pas encore publié.