Annales des Mines (1878, série 7, volume 13)
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MINES ET USINES D' ALMADEN.
MINES ET USINES D' ALMADEN.
tention sur l'usine d'Almaden, et sur les procédés qui y sont employés. Nous divisons cette troisième partie en
Les fours de Bustamante, ou fours à aludels, sont toujours réunis deux par deux ; ils sont dans l'usine entière au
trois chapitres
nombre de vingt, formant dix groupes de deux fours
Description de l'usine d'Almaden; sa consistance. Traitement des minerais aux fours Bustamante et aux fours d'Idria. Pertes de mercure; essais pour les réduire.
I.
Description de l'usine d'Almaden.
L'usine de distillation, désignée sous le nom de Gerce de Buitrones (enceinte des Vautours), occupe l'extrémité occidentale de la colline sur laquelle est bâtie la ville d'Alma,den. Elle forme un rectangle irrégulier de 52o mètres de longueur sur 240 mètres de largeur environ, de telle sorte que la surface dépasse 7 hectares et demi. Des murs d'une grande hauteur entourent de toutes parts ce vaste circuit, pour protéger l'établissement contre les tentatives de vol. L'installation à l'intérieur de cette enceinte, la disposi-
tion des différents groupes de fours ne méritent pas une étude spéciale ; l'usine, construite il y a plus de deux siècles, s'est agrandie peu à peu, de telle façon que si, il est vrai, les fours sont groupés dans le voisinage les uns des autres, ils sont cependant construits sans aucune disposition systématique et régulière. On emploie à Ahnaden deux types de fours, tous deux d'ailleurs connus depuis longtemps. Le plus ancien est le four dit four de Bustamante qui, imaginé par Lope Saavedra Barba, à Huancavelica, fut introduit à Almaden, en 1655, par Bustamante ; l'autre a été copié, au commencement de ce siècle, sur les fours à chambres de condensation alors en usage à Idria, et on lui a conservé le nom de four d'Iclria, quoiqu'il soit abandonné dans cette dernière localité.
chacun.
Le four proprement dit est une cuve cylindrique, de 2 mètres de diamètre, sur 6"',5o de hauteur ; la cuve est fermée à sa partie Supérieure par une voûte hémisphérique, percée d'une ouverture destinée au chargement 'du minerai. Une paroi à claire-voie en maçonnerie de briques, nommé la red, divise la cuve, à mi-hauteur, en deux compartiments : cette red est formée par une série d'arcs. en briques, parallèles les uns aux autres. Le compartiment inférieur est le foyer ; une porte placée de côté sert à introduire le combustible et à attiser le feu : elle s'appelle atizadero. Une cheminée placée près de 1' atizadero sert à faciliter la combustion en activant le tirage et à éviter le passage dans l'appareil de condensa.
fion de la plus grande partie des fumées. On brûle des branches d'arbustes, désignées sous le nom de monte-bajo, que l'on trouve en abondance sur la plupart des montagnes qui entourent Almaden.
Le compartiment supérieur, ou le vase, est celui qui reçoit la charge; il communique par une série de fenêtres avec douze files parallèles d'allonges en terre, nommées aludels, qui s'emboîtent les unes dans les autres de manière à former une véritable conduite à section variable les joints sont lutés le plus exactement possible. Les aludels, au nombre de 4o ou 45 dans chaque file, sont disposés
sur deux plans inclinés convergents, appelés, le premier eabeza (tête) ou 1" demi-plan, le deuxième rabera (arrière) ou 2e demi-plan. Les aludels du demi-plan de tête portent au ventre une ouverture de 2 à 4 millimètres de diamètre qui permet au mercure condensé dans la panse de l'allonge d'en sortir et de descendre le long du plan incliné jusqu'à un canal en pente légère suivant la ligne d'inter-