Annales des Mines (1878, série 7, volume 13)
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EXPLOSION D'UNE CHAUDIÈRE A TAPEUR
métal était réduit en quelques points à
DANS L'USINE MÉTALLURGIQUE DE MESSEMPRÉ(ARDENNES). 209
1/9, millimètre d'épaisseur. Il est probable que l'amincissement a été aug-
réel, car, dans la méthode calorimétrique que nous avons appliquée, il y a toujours une perte notable de chaleur. En conséquence, nous pensons que l'explosion doit être
de 2 millimètres. Admettons cependant ce chiffre de i 1/2 millimètre supposons même que la pression se soit élevée à 5 1/2 atmosphères, maximum qu'elle atteignait à peine, puisque les soupapes laissaient échapper beaucoup de vapeur à 5 1/4 atmosphères. Dans ces conditions, on .trouve par le
attribuée comme cause primitive, à l'usure de la tôle ; comme cause déterminante, à une défectuosité du métal. Cause de l'usure de la tôle. - Il s'agit maintenant de rechercher comment s'est produite une usure aussi géné-
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menté par l'allongement qu'a subi le métal- avant de se rompre, et que l'épaisseur ne descendait guère au-dessous
calcul que la tôle travaille à -2',75 par millimètre carré. Or les expériences que nous avons faites dans les ateliers de la compagnie de l'Est, à Mohon, montrent que cette tôle ne se rompait que sous une charge de Si kilogrammes au moins. L'usure de a tôle n'eût clone pas suffi à produire l'explosion. La cause déterminante est le dédoublement qu'a subi le métal en un point. Il est probable qu'en raison de cette division de la tôle en deux feuillets, peut-être aussi de la présence d'un dépôt incrustant assez épais, la transmission de la chaleur ne se faisait pas facilement de l'extérieur à l'intérieur, que la tôle a rougi et que, sa résistance se trouvant considérablement diminuée, elle a cédé en se déchirant suivant une génératrice à partir du point faible.
Il ne faut pas oublier que, dans les fours à réchauffer; il y a un tirage très-actif et que la température est trèsélevée. La consommation de houille, au four n° 1, était de 150 kilogrammes par heure, ce qui correspond à près de 5 kilogrammes par mètre carré de surface de chauffe. Nous
avons d'ailleurs mesuré cette température au point correspondant à celui où s'est faite la déchirure, dans le carneau d'un four à souder de la forge voisine d'Osnes, exploitée aussi par MM. Boutmy et C'e, et nous avons trouvé 9700, chiffre qui est certainement au-dessous du chiffre
rale et relativement aussi rapide du métal. Des corrosions ont pu se faire à l' intérieur et à l'extérieur.
A l'intérieur, la tôle ne peut avoir été attaquée que par l'eau d'alimentation. Cette eau: qui provient de l'étang de l'usine, "est de bonne qualité ; elle titre en effet 12 degrés à l'hydrotimètre, ce qui correspond à peu près à une teneur de 12 centigrammes de sels terreux par litre. Nous nous sommes assuré en outre, par des essais qualitatifs, que ces sels sont constitués surtout par du carbonate de chaux, et qu'il y a seulement un peu d'acide sulfurique, .de chlore et de magnésie. L'attention a été appelée, dans ces derniers temps, sur les effets du chlorure de magnésium contenu dans les eaux d'alimentation. Ce sel, se décomposant sous l'influence de la chaleur, dégage de l'acide chlorhydrique susceptible d'attaquer le fer. Nous avons analysé, à cet effet, le dépôt incrustant qui s'est formé près de la déchirure. Nous avons obtenu les résultats suivants Argile et sable Oxyde de fer et alumine Sulfate de chaux Cari,.nate de chaux. Cav.:nate de magnésie.
18,80
5,a0 14,91
56,8o 2,42 0,30
Ch ore.
Matières non dosées et perte.
.
1,57
100,00
L'état de combinaison du chlore est difficile à déterminer;
toutefois nous pouvons dire que le chlore n'est pas com-