Révisions de la page | Historique de transcription | Annales des Mines (1878, série 7, volume 13)

REVUE DE GÉOLOGIE. 332 indications, non-seulement sur la direction des vents, mais encore sur leur intensité aux différentes époques de l'année. Parmi les faits les plus importants reconnus par M. Br ault, mentionnons le mouvement des calmes équatoriaux. Pendant l'été ces calmes stationnent principalement au milieu de l'Atlantique ; tandis que pendant l'hiver, ils se trouvent sur les côtes d'Afrique. Pendant les saisons mixtes, ils vont de droite à gauche sans se fixer, en restant d'habitude plus près de l'Afrique que de l'Amé-

rique. Autour des Açores, il existe, pendant l'été, un courant d'air descendant qui est accusé par une pression barométrique s'élevant à 769 millimètres, tandis que dans l'intérieur de l'Asie, de l'Amérique du Nord et surtout dans les régions polaires antarctiques, la pression reste, au contraire, très-faible et donne lieu à des courants ascendants. Le courant colossal des Açores, qui détermine la circulation de l'atmosphère dans l'Atlantique nord, ne paraît pas non plus être fixe. Enfin M. Brault a encore constaté qu'au milieu de l'Atlantique nord, il existe une région qui s'étend du cap Vert aux Antilles, avec une largeur maximum de to° en latitude et de Ac.' en longitude, dans laquelle la direction probable des vents ne change pour ainsi dire pas pendant toute l'année.

Chaleur interne du globe.

Nous avons déjà rendu compte, dans la Revue de géologie (1),

d'un travail de M. NI ohr relatif aux observations de température faites dans le fameux sondage de Speremberg, près de Berlin. M. D unker ayant traité ces observations par la méthode

des moindres carrés, en avait déduit une formule qui, appliquée en dehors des limites de l'observation, indiquait une augmentation de température toujours décroissante, devenant nulle vers 5.200 mètres et négative au delà. M. Mohr s'était attaché à. faire ressortir ce résultat qui était contraire à l'hypothèse de la chaleur centrale. M. Il en ri ch (2) n'a pas eu de peine à montrer combien de telles conclusions étaient hasardées. Le nombre des observations de température recueillies à Speremberg est, en tout, de neuf, dont les huit premières sont échelonnées de .2to à. 63o mètres de profondeur, tandis que la dernière se rapporte à1.100 mètres. Il y a (1) Revue de géologie, XIII, 9. (2) Neues Jahrb, 1876, 716.

GÉOLOGIE PHYSIOGRAPHIQUE.

333 bien encore une observation faite à. 1.200 mètres, mais M. Dunker lui-même la regarde comme la moins sûre de toutes. Les huit premières observations, considérées seules, indiquent une marche continue pour l'accroissement; leurs résultats, figurés graphique-

ment par des ordonnées, sur une ligne d'abscisses proportionnelles aux profondeurs, donnent une ligne parfaitement droite. Même en tenant compte de la neuvième, séparée de la huitième par

une si grande lacune, on obtient encore une ligne peu différente d'une droite. Ce qui a donné lieu à l'erreur commise par M. D unk er, c'est qu'il a voulu introduire dans sa formule la température de la surface, qui est étrangère à la question, alors surtout que la première observation a été faite à plus de 200 mètres et que, par suite, on ignore à quelle profondeur se trouve la couche offrant la moyenne annuelle du lieu. Ainsi l'hypothèse de la chaleur interne n'a rien à redouter des observations de Speremberg. Ce qui est tout à fait illégitime, c'est l'intervention de la méthode des moindres carrés dans cette circonstance. Quand un même chiffre doit être déterminé par un grand nombre d'expériences, on comprend que sa vraie valeur soit discutée par cette méthode; mais il n'en est plus de même lorsque chacun des chiffres qui servent à l'établissement d'une formule n'a été obtenu que par une seule expérience. Du reste, M. D unker lui-même a ultérieurement modifié sa formule de manière à faire disparaître la possibilité d'un changement de sens de la variation. En se servant de cette formule modifiée, M. Moes ta (1) a montré que l'augmentation de température de la surface de la terre vers l'intérieur suit une loi tout à fait conforme à celle que Bessel a établie pour la diminution qui a lieu à partir de la surface terrestre en allant vers les espaces planétaires. (1) Noues Jahrb., 1877, 187.