Annales des Mines (1878, série 7, volume 13)
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REVUE DE GÉOLOGIE. 394 rant 5 mètres d'épaisseur, dans laquelle sont disséminés du mispickel, ainsi que des minéraux à base de cuivre, de plomb et de bismuth. Des essais faits par M. Carnot, ont montré que cette masse métallifère contient, en moyenne, de 6 à 10 millièmes de bismuth, autant de plomb et de 8 à 25 millièmes de cuivre. En quelques points aussi, on trouve, comme au voisinage de la surface du sol, des amas de wolfram, de schéelite, ainsi que des minéraux sulfurés et oxydés de bismuth. Enfin M. Carnot a également recueilli quelques échantillons d'oxyde d'étain, mais jusqu'ici ils se sont montrés fort rares. On s'occupe actuellement de disposer à Meymac les appareils métallurgiques destinés à l'extraction, par voie humide, des métaux utiles contenus dans ce mélange complexe.
Antimoine.
A io kilomètres au sud de Tulle (Corrèze), sur la commune de Charme, une mine d'antimoine, qui est depuis quelques mois l'objet d'actifs travaux de reconnaissance, a été visitée par M. A. Carnot. La déCouverte de ce gîte remonte à plus de dix années ; elle est due à M. Yen y, conducteur des ponts et chaussées; ruais elle n'avait encore été suivie d'aucunes recherches. Le renchérissement de l'antimoine a déterminé l'inventeur et le propriétaire du sol à ouvrir des travaux sur le filon, qui a pu être suivi, à ciel ouvert, sur plus de 100 mètres de longueur. il présente une épaisseur variable de 0-,/40 à 0m,70. Le terrain encaissant est formé de schistes argileux noirâtres, entre lesquels le filon paraît intercalé; sa direction est à très-peu près celle du N.-S. magnétique. Le minerai est de la stibine, ayant quelques centièmes de fer, mais ne contenant ni arsenic, ni plomb, ni argent, Étain. CHANAC.
La mine Wheal Jennings, sur la paroisse Gwinear en Cornouailles, donne un exemple, assez rare, de cassitérite qui est exploitée avec avantage dans de l'elvan (porphyre). D'après M. G. Seymour (t), l'elvan contenant le minerai forme un dyke encaissé dans le killas qui, dans la région, consiste en un schiste gris-bleuâtre; il est dirigé 0. io° N. et plonge vers le Sud. Son épaisseur est à peu près de 25 mètres et, sur les bords, il prend une structure prismatique bien caractérisée. Sa couleur WHEAL JENNINGS.
(1) Trans. Royal geol. Society of Cornwall, IX, 1877.
ROCHES MÉTALLIFÈRES.
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est blanc jaunâtre et, dans certaines parties, rougeâtre par suite de l'oxyde de fer ; mais, lorsqu'il passe au bleu, auquel cas il contient des veinules de fer oxydulé magnétique, l'expérience a montré que le minerai d'étain n'y est plus exploitable. Bien que l'elvan soit généralement dur, il devient très-tendre , et même argileux, dans certaines parties, par suite de la kaolinisation de son feldspath ; alors, il prend habituellement la couleur blanche. Des fragments anguleux de granite y sont quelquefois empâtés et doivent provenir de la profondeur ; car, à la surface, cette roche s'observe seulement à une assez grande distance. Quant au minerai d'étain, il s'est déposé dans des séries de veinules verticales, qui sont à peu près parallèles et orientées N. no" E. Leur largeur peut atteindre om,i et même accidentellement Orn,2 ; toutefois, en moyenne, elle n'est que de 0m,001 7. Souvent ces veinules ressemblent à un trait de crayon et l'on en compte plus d'une dizaine par cen timètre. Dans certains cas, elles peuvents'enchevêtrer
l'une dans l'autre et former un stockwerk. Bien que les veinules soient nettement séparées de l'elvan, cette dernière roche est souvent imprégnée de cassitérite près du contact, et alors on l'exploite sous le nom d'étain gris (grey tin). Il peut même arriver, qu'après le triage, l'elvan rende, par exception, jusqu'à 50 p. ioo d'étain. Les petites veinules sont presque entièrement formées de cassitérite, associée à un peu de quartz. Toutefois elles donnent aussi la réaction de l'acide borique qui accuse la présence de la tourmaline, minéral qu'on retrouve également en petites masses radiées
dans l'elvan. Enfin les veinules ne contiennent pour ainsi dire pas de rnispickel, ni de pyrite de fer, circonstance utile à noter, puisqu'elle permet d'éviter un grillage et de livrer directement à. la fonte le minerai de VVheal Jennings.
Fer natif.
Fer.
On sait que M. Thom as Andrews a le premier constaté l'existence du fer natif dans les roches trappéennes : pour la mettre en évidence, il enlève d'abord la partie magnétique avec un aimant, puis
il la traite par une dissolution de sulfate de cuivre dont le cuivre, précipité à l'état métallique par le fer, se reconnaît facilement au microscope. C'est d'après cette expérience que l'existence du fer natif a été admise par M. R euss dans les basaltes de la Bohême et par M. Cook dans les dolérites mésozoïques du New Jersey. Récemment, M. Georges W. Ilaw es (1) a observé le fer natif (1) American Journal of Sciences and Arts 13], XIII, 33.