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MINIÈRES DE LA HAUTE-MARNE.

des deux côtés de la faille de Poissons, et se montre encore plus au sud, des deux côtés de Noncourt. Le fond des vallées est occupé par les argiles kimméridgiennes. Au-dessus

d'elles, s'élève une masse calcaire de go mètres de hauteur, uniquement composée des roches portlandiennes régulièrement placées sur leurs assises presque horizontales, commençant à la base par des calcaires lithographiques assez durs quoique notablement argileux, et con-

tinuant par des bancs de plus en plus gélifs jusqu'au sommet. Le calcaire supra-jurassique n'existe pas partout sur ces plateaux et ne se présente qu'au nord-est, aux environs de la ferme de la Houpette ; il y est très-peu développé, tandis que plus loin, au nord, il fournit les magnifiques carrières de Chevillon, Eurville, Savonnières, etc. Les couches portlandiennes présentent à leur partie supérieure des fissures dont le grand axe moyen est sensiblement perpendiculaire, et, plus rarement, parallèle à la faille de Poissons, au moins pour les plus grandes ; ces fentes sont très-peu régulières dans leurs dimensions. Les unes ont 4, 5, 6 mètres de largeur à l'embouchure, d'autres sont à peine sensibles. La même fente a des largeurs très-variables suivant les divers points de son parcours ; souvent une fente, même large, disparaît par rétrécissement à une faible profondeur; d'autrefois elle est divisée en deux branches par une lame de roche presque verticale, ou bien encore elle se ramifie en direction pour disparaître bientôt complètement, ou, au contraire, pour reprendre de l'importance un peu plus loin. Rien n'est donc moins régulier que la forme générale de ces fissures; elles ont cependant un faciès très-particulier auquel il est impossible de se méprendre : leurs parois sont presque absolument verticales, et, en plan, leurs formes sont légèrement ondulées avec une semi-régularité, tandis que, suivant la verticale, toutes les assises de pierre ressortent sous forme bombée. On reconnaît là la dispo-

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sition de toutes les roches calcaires attaquées par les eaux et corrodées par leur action prolongée.: il paraît donc évident que les fissures ont été soumises à des corrosions lentes qui, sans doute, ont agi suivant les cassures naturelles dues à des mouvements antérieurs. Certaines de ces fentes s'élargissent à leur partie supérieure et prennent un aspect qui les rapproche des grandes cavités superficielles analogues à celles de Montreuil (La Saunaire) ; dans ce cas, la recherche et l'enlèvement du minerai se sont souvent arrêtés au premier rétrécissement rencontré. On a pénétré, dans quelques-unes de ces fentes, jusqu'à une assez grande profondeur ; nous y sommes descendu à 55 mètres, pour visiter des travaux, et sans apercevoir de sensible modification dans la disposition des parois ni des minerais. Mais jusqu'ici personne n'a traversé la totalité de l'épaisseur des terrains portlandiens pour aller s'assurer de l'allure du gisement à son arrivée sur les marnes kimméridgiennes. Cela est infiniment regrettable et empêche d'évaluer exactement les ressources minières de ces gisements. Peut-être les fentes s'arrêtent-elles avant la base

du terrain portlanclien, peut-être, au contraire, s'y épanouissent-elles en forme de grottes. Grâce à la hauteur de ces grottes au-dessus du fond des,vallées, l'exploitation y serait très-facile au moyen d'une galerie de roulage et d'assainissement à la fois. Nous avons souvent engagé les industriels du voisinage à tenter sérieusement une pareille exploration, c'est-a-dire à continuer un puits jusqu'à 8o ou go mètres, puis, une fois les argiles reneontrées, à lancer une galerie à leur surface, dans la direction du nord et à la faire percer dans le flanc du côteau. Mais personne ne

s'est encore décidé à risquer cette dépense, en présence de l'incertitude qui règne sur la concessibilité d'un pareil gisement, et nous le regrettons, car il s'agit là de quantités considérables du meilleur minerai de nos pays ; de plus