Annales des Mines (1878, série 7, volume 14)
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MINIÈRES DE LA HAUTE-MARNE.
MINIÈRES DE LA HAUTE-MARNE.
valle, ainsi que sa qualité. Leur importance relative est
la minière de Narcy a été promptement épuisée, il n'y
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considérable et mérite quelques développements.
Le point le plus oriental où ces minerais sont connus se trouve à Narcy, à l'est d'Eurville. Là, entre deux failles, se présente un lambeau de terrains crétacés inférieurs qui forme le fond du vallon, tandis que les calcaires portlandiens dominent de tous côtés. En ce point remarquable l'affleurement des argiles aptiennes occupe une cinquantaine d'hectares ; la couche minière est une argile grise très-plastique où l'on aperçoit à peine quelques grains de minerai ; cependant, au lavage, cette terre rend jusqu'à 4o p. 100 de mine. Le lavage est rendu d'ailleurs difficile par la plasticité de l'argile qui forme facilement des pelotes de la grosseur du poing, sur lesquelles l'eau serait sans action, sans un écrasement préalable qui s'exécute au bocard ou au cylindre; une grande quantité d'eau est nécessaire pour bien délayer l'argile, .mais le délayage est complet, et l'on arrive à obtenir lamine
parfaitement pure, sans en perdre beaucoup par entrai-. nement. Elle se présente alors sous la forme de grains sphériques, réguliers, d'un millimètre de grosseur environ, complétement noirs, et composés de peroxyde de fer hydraté
presque pur, à 5o p. ioo de fer un peu manganésé ; c'est un minerai excellent, bien que faiblement phosphoreux, facile à fondre dans les petits hauts-fourneaux au bois, mais impossible à traiter dans de plus grands appareils, et surtout au coke, sans agglomération et sans mélange de fortes proportions d'autres minerais, sous peine de voir se produire, à chaque instant, des engorgements par chutes de mine, celle-ci coulant comme de l'eau dans les colonnes
de coke quand elle n'y est pas arrêtée par le charbon de bois, qui laisse moins d'intervalles ; la rareté et la difficulté du lavage de ce minerai ont toujours empêché de l'employer autrement que pour une faible part dans les lits de fusion de quelques usines. Connue depuis 20fans,
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reste plus que les parties du gîte les moins riches. Aujourd'hui, elle est complètement abandonnée; les maîtres de forges d'Eurville et Bienville ont trouvé que sa qualité ne compensait pas, au moins pour ce qui en reste, les difficultés de se la procurer, les frais de transport et ceux de lavage. En voici une analyse qui s'applique à un minerai incomplètement lavé, mais dont la teneur en manganèse nous paraît un peu anormale Peroxyde de fer. Sesquioxyde de manganèse Carbonate de chaux . Silice .
0,7 7,
Alumine.
Eau, etc.
17,7 100,0
Laissant de côté ce point exceptionnel, nous allons suivre
le gisement régulier, depuis Saint-Dizier, qui en forme 'extrémité nord-est, jusqu'à Sommevoire, où il quitte la Haute-Marne pour pénétrer dans l'Aube, en marchant vers le sud-ouest, le long des affleurements. Entre Saint-Dizier, Eurville et Attancourt, s'étend, sur une surface de 5.000 hectares, un massif boisé qu'on ap-
pelle la forêt du Val, dont le centre est occupé par une clairière de h 000 hectares, en contre-bas de 5o ou 4o mètres sur le reste du plateau, et qui renferme le village de Villiers-au-Bois, dont nous avons parlé pour ses minières du néocomien inférieur. Les 4.000 hectares de forêt sont formés presque uniquement, ou pour 4/50 environ, par les affleurements des argiles aptiennes, partiellement recouvertes au nord-ouest par un premier banc des sables verts. Le minerai de fer devrait se présenter sur toute cette vaste surface, niais il est loin d'en être ainsi : au nord-est, auprès de Saint-Dizier, on ne trouve que les faibles minières de la fosse Fadoue et de la Côte aux Chats, qui ont fourni quel-