Annales des Mines (1878, série 7, volume 14)
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ACTION DES MATIÈRES GRASSES
surchauffage de la tôle devra donc se produire et, dès ce moment, les accidents seront à craindre. Les éléments qui pourront influer sur la production probable des avaries sont, d'une part, la quantité de poudre, et, d'autre part, le temps pendant lequel cette poudre agit. De la quantité de poudre dépend, en effet, l'intensité de l'émulsion et, par suite, la capacité calorifique absorbante du
mélange d'eau et de poudre. Quant au temps d'action, son influence me paraît évidente ; car, dans le travail industriel, les causes de refroidissement d'un générateur se reproduisent périodiquement; il en résulte alors une altération d'autant plus profonde de la constitution moléculaire du métal que les allongements et contractions auront été plus
nombreux et, par suite, que la poudre aura agi pendant plus de temps. Je n'ai pas besoin d'ajouter que si, pour une valeur déterminée des éléments qui précèdent, la quantité de chaleur fournie reste au-dessous d'un certain maximum, l'équilibre d'une marche normale ne sera pas détruit; le surchauffage des parois ne se produira dès lors pas, mais, par contre, la production de vapeur sera moindre. On conçoit donc que pour chaque générateur, dans lequel une poudre calcograisseuse émulsionnante vient à se former, il existe, entre la quantité de chaleur fournie, ou la quantité
de combustible brûlé, la quantité de poudre et le temps d'action de cette dernière, une relation nécessaire et caractéristique de ce générateur sous le rapport de sa sensibilité à l'action de la poudre; et l'on conçoit aussi qu'en pratique, lorsque l'un de ces trois éléments atteint ou dépasse la limite déterminée par cette relation même, un accident survienne fatalement, tandis qu'au-dessous de cette limite aucun accident ne sera à craindre. N'est-ce pas cette théorie qu'il y a lieu d'invoquer dans l'explication des faits suivants? Les générateurs semi-tubulaires de i6o mètres carrés de surface de chauffe d'une
SUR LES GÉNÉRATEURS A VAPEUR.
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sucrerie du département de l'Aisne ont tous été alimentés par de l'eau calcaire mélangée d'eau de condensation grais-
seuse; ils n'ont subi aucune avarie pendant la première année de fabrication. La seconde année, au contraire, ils ont tous manqué, par suite d'une cassure identique de la tôle, à la première clouure circulaire (*). Dans une usine des environs de Paris, des générateurs à bouilleurs de mètres carrés de surface Scie chauffe fontionnent journ enculent depuis plusieurs années avec de la poudre calcograisseuse émulsionnante, et n'ont subi aucune avarie. La sensibilité propre d'un générateur à l'action de cette poudre n'est pas connue, les observations, à cet égard, n'ayant pas été assez nombreuses, et l'expérience directe étant difficilement réalisable ; mais on peut cependant prévoir que tel type de générateur est plus sensible que tel autre. C'est ce que les considérations qui vont suivre permettent, je crois, de décider. Parmi les générateurs couramment ',employés dans l'industrie, on rencontre ceux à surface de chauffe restreinte, tels que les générateurs à bouilleurs, dont la surface de chauffe dépasse rarement 65 à 70 mètres carrés, et ceux à grande surface de chauffe, tels que ceux du système tubulaire et serni-tubulaire dont la surface de chauffe atteint 72
souvent 200 mètres carrés. C'est cette classification générale que je vais prendre, sans qu'il soit indispensable de fixer les limites exactes de chaque catégorie. Or, dans un générateur quelconque, la quantité de com-
bustible brûlé est proportionnelle à la surface de chauffe; d'un autre côté, la grille à combustion doit être, en vue d'une bonne utilisation, proportionnelle en surface à la
quantité de combustible brûlé et, par suite, à la surface (*) C'est à la suite de ces avaries que l'on supprima l'emploi de l'eau calcaire. L'alimentation des générateurs fut faite, dès ce moment, avec l'eau de condensation des machines et des appareils évaporatoires. Aucun accident n'est survenu depuis. TOME XIV, 1878.
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