Annales des Mines (1878, série 7, volume 14)
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NOTICE NÉCROLOGIQUE
SUR M. ADOLPHE BARRÉ.
tous les renseignements relatifs à;la situation de l'industrie qui a pour objet l'exploration des substances minérales dans le département. En inscrivant les noms de ces deux excellents collaborateurs à côté du mien, je n'ai donc fait que
de galène de ce pays. Quand il rentrait après ces absences, il reprenait ses travaux ordinaires avec une ardeur nouvelle. A ceux que nous avons déjà signalés était venue s'ajouter la direction d'un laboratoire de chimie, que la ville de Metz avait fondé pour encourager les progrès de l'industrie, et qu'elle ne pouvait en effet remettre entre des mains plus laborieuses. C'est pendant qu'il se livrait à ces diverses occupations que vint se porter sur Barré l'attention de deux ingénieurs éminents, MM. Le Châtelier et Maniel, que la Société autrichienne a eu l'honneur de compter aussi parmi les siens
consacrer la part qu'ils ont prise à sa rédaction.
»
Ajoutons que si M. Jacquot avait apprécié à sa juste valeur le concours de Barré, lui-même avait conservé de ces études, si savamment dirigées, un souvenir reconnaissant: 11 aimait à retracer ces grandes courses auxquelles il consacrait des journées entières, le sac de fossiles au côté et le marteau à la main. Quand je serai vieux, disait-il, alors qu'il voyait encore devant lui une longue route à parcourir, je fuirai le tracas des affaires et j'irai faire de la géologie. » Vains projets ! c'est au milieu des affaires dont il aurait aimé plus tard s'éloigner, mais qui l'auraient retenu, parce
qu'il leur faut de tels hommes pour les conduire, que la mort est venu le saisir. Avant d'en être frappé, il devait goûter au moins, pendant les belles années de la jeunesse, les douceurs d'une union à laquelle son coeur aimant l'avait bientôt conduit. C'est à Nancy, devenu sa véritable patrie, qu'il devait rencontrer celle à qui était réservée la cruelle douleur de
le perdre loin des siens', loin de son pays, après douze années du bonheur le plus complet. Il épousait en 1865 Mademoiselle Amélie Lenglet , et deux enfants devaient naître de ce mariage, accompli sous les plus heureux auspices. Barré voyait donc à l'époque qui nous occupe en ce moment, les joies de la famille s'associer aux satisfactions d'une carrière dont les débuts avaient de quoi le satisfaire. Cependant il savait dérober à cette vie heureuse et si bien remplie, le temps nécessaire pour faire de grands voyages dont il revenait riche de notes et de souvenirs ; c'est ainsi qu'en 1867 il s'imposait, pour compléter ses études métallurgiques, une mission en Angleterre et en Écosse ; l'année suivante il se rendait en Espagne pour étudier les mines
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et dont le précieux concours lui a été également enlevé par une fin prématurée. Il s'agissait en effet de s'assurer les services d'un jeune ingénieur des mines français, qui devînt immédiatement l'adjoint de M. Lecointe, directeur des mines, usines et domaines de la Société, et qui pût succéder dans un délai prochain à cette homme plein d'expérience, mais auquel sa santé ne permettait plus de conserver un poste qui exige un emploi constant de toutes les forces du corps et de l'esprit. 11 suffit de quelques entretiens entre M. le directeur général Bresson et son jeune camarade pour établir entre eux deux une confiance, qui depuis ne s'est pas un seul jour démentie. Barré partit donc pour Vienne, sa nouvelle résidence, à la fin de l'année 1869, ne s'éloignant pas sans de grands regrets d'une ville dont il était devenu un des enfants les plus aimés, mais attristé surtout de quitter sa double famille, ses camarades et son pays. Il s'en consolait pourtant par la pensée qu'il entrait dans une nouvelle et plus vaste voie, où il pourrait encore apprendre, et donner un aliment à cet amour des voyages que nous avons déjà signalé comme un des traits caractéristiques de cet esprit si ouvert, si apte aux travaux les plus divers.
Peu de fonctions nouvelles pouvaient d'ailleurs avoir pour lui autant d'attraits. Nous ne pouvons faire ici le taTOME XIV, 1878.