Annales des Mines (1878, série 7, volume 14)
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SUR M. ADOLPHE BARRÉ, 6o
un puits à l'autre, l'usage habilement étudié des vieux rails en fer pour le muraillement des accrochages et des galeries. Certes ce serait être injuste à l'égard du brave personnel de Brancleisl, pour lequel Barré avait la plus grande estime, que de ne pas lui laisser une part du mérite de ces travaux, mais pour aucun d'eux l'oeil du maître n'a été inutile et ses conseils étaient si bons à entendre, il les donnait avec tant de bienveillance, que tous étaient heureux de les lui demander. Un ingénieur qui avait eu ses entrées dans les usines de .
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NOTICE NÉCROLOGIQUE
Hayange, de Styring et d'Ars-sur-Moselle, ne pouvait manquer d'apporter des lumières nouvelles dans l'exploitation
des hauts-fourneaux et des forges du Banat.
Toutefois
l'occasion ne lui était pas donnée d'exercer sur ces branches du service une action aussi directe. Les établissements
métallurgiques de Reschitza, objet de tous les soins du Gouvernement, jusqu'au jour où il les avait cédés à la So-
ciété autrichienne en même temps qu'une partie de ses chemins de fer, avaient été maintenus par celle-ci à la hauteur de tous les progrès nouveaux. Dès 1867 un atelier Bessemer possédant des cornues de io tonnes y avait été installé ; l'année suivante la construction d'une nouvelle
forge destinée spécialement au travail de l'acier, et renfermant entre autres appareils un laminoir à bandages sans soudure était commencée. Mais si Barré devait trouver ici la besogne préparée, avec quelle ardeur ne se mit-il pas à ces études, nouvelles alors pour tout le monde et dans lesquelles il voulait regagner le temps perdu ; il apportait
à la recherche des caractères et des propriétés de l'acier un zèle infatigable ; l'Exposition de 1873 à Vienne, un second voyage en Angleterre qu'il fit à cette époque d'après les utiles instructions de M. Le Chatelier, avaient été pour lui l'occasion vivement désirée de continuer les études faites dans les usines de la Société. « Je compte bien prendre un mois, nous disait-il au commencement de cette
année, pour aller étudier l'acier à l'Exposition de 1878. » Hélas !
quelques jours après, il partait pour Neuberg,
guidé toujours par l'amour de l'étude ; il voulait y examiner l'emploi combiné de la cornue Bessemer et du four
Martin pour obtenir des aciers de qualité, et c'est peutêtre devant le bain de métal fondu que l'a saisi la pneumonie qui devait le conduire si rapidement au tombeau. Dans une grande situation industrielle comme celle que
Barré occupait, le temps qu'on peut donner aux études techniques constitue en quelque sorte les loisirs ; ce qui absorbe c'est le souci des affaires, ce sont les soins à don-
ner aux intérêts financiers dont on a la garde, c'est le service commercial en un mot. Dès son entrée en fonctions Barré en avait compris l'importance ; les employés de ce
service trouvaient à toute heure du jour accès auprès de lui, il les encourageait dans leurs efforts, apportait dans ces questions délicates un jugeaient sûr, un coup d'oeil presque infaillible. Lors de ses débuts, tout était facile ; l'Autriche-Hongrie se trouvait alors au point culminant de cette période trop prospère qui s'est étendue de 1867 à 1875, et pendant laquelle le pays tout entier paraissait en proie à une fièvre d'entreprises; les usines encore peu nombreuses étaient surchargées de commandes, on avait à se préoccuper alors non point de leur assurer du travail, mais
de le faire payer à son plus haut prix. L'horizon devait bientôt s'assombrir, et si clans les dernières années les usines de la Société conservèrent, par rapport aux établissements concurrents, une situation relativement favorable, c'est à l'activité commerciale de leur chef, aux efforts faits par lui pour leur procurer des débouchés nouveaux, qu'on
doit en partie l'attribuer. Ce sont là des talents moins communs qu'on ne le pense, et faute desquels plus d'un peut-être aurait échoué. Des établissements qui emploient 15.000 ouvriers ne peuvent être administrés sans un nombreux personnel. A