Annales des Mines (1878, série 7, volume 14)
Page : Image 178
Révision de 2 janv. 2015 20:47:46, edited by Anonymes
55o
EXPLOITATION- DE LA HOUILLE
bassin du Pays de Galles est le passage graduel entre les différentes qualités de charbon. Les couches supérieures sont ordinairement les plus bitumineuses , les couches inférieures tournent à l'anthracite. Mais c'est surtout d'un point à l'autre d'une même couche que les variations sont à noter. Les charbons du Pembrokeshire sont tous anthraciteux. A partir de la presqu'île de Gower, apparaissent les autres sortes et, en se bornant aux couches principales, on arrive à une répartition très-nette (Pl. X, fig. 18). Une ligne sinueuse, tracée de Neath à Pontypool, parallèlement à la ligne anticlinale, et suivant à peu près l'axe du fond de bateau septentrional, limite au nord la région des charbons bitumineux, qui occupent ainsi toute la partie située entre Swansea, Cardiff et Pontypool. Menant une seconde ligne perpendiculaire à celle-là, vers le milieu de sa longueur, depuis Ferndale jusqu'à un point intermédiaire entre Hirwain et l'origine de la Neath, on trouve à
l'est de cette ligne, la région des charbons à vapeur, à l'ouest, celle de l'anthracite. Les charbons bitumineux occupent à peu près 1. o5o kilomètres carrés; l'anthracite en occupe autant (en y comprenant le Pembrokeshire). Les charbons à vapeur ne dépassent pas une surface de 46o kilomètres. Pour expliquer ces changements de qualité, on a parlé du frottement et des pressions résultant, soit du poids des
couches supérieures, soit des efforts latéraux, soit des résistances intérieures. D'autres ont fait intervenir une influence électrique. D'autres encore prétendent que, par suite de l'amincissement du grès rouge vers l'ouest du bassin, les coal measures se sont trouvées rapprochées des influences volcaniques, manifestées par les roches ignées du Pembrokeshire. Je crois que dans tous les cas, les érup-
tions n'ont pu agir que par les brisements et les frottements auxquels elles ont donné naissance, ce qui ramène au premier mode d'explication.
DANS LE SUD DU PAYS DE GALLES.
551
D'après une autre théorie, l'anthracite serait l'état limite d'une série de transformations spontanées, dues au départ de l'hydrogène et surtout de l'oxygène, qui amèneraient la matière végétale à l'état de houille de plus en plus maigre. Pour expliquer comment en certains points on trouve d'autres qualités que l'anthracite, il suffit alors de supposer qu'a un moment donné, la superposition d'un lit sableux ou argileux est venue empêcher les transformations ultérieures. Mais cette théorie, lors même qu'elle serait fondée, ne rend aucun compte de la répartition si nette des diverses qualités dans le Pays de Galles. Résumé.
Il ressort de l'étude précédente qu'on peut distinguer dans le Pays de Galles Au point de vue topographique, deux régions de vallées,
séparées par une partie relativement élevée, à savoir la région de l'ouest, avec vallées N. E.-S. 0., et la région de l'est, avec vallées N. 0.-S. E. Au point de vue des dislocations, deux régions caractérisées par des directions de failles différentes : la région de l'ouest, avec failles N.-S. ; la région de l'est, avec failles N. 5o° à 550 0.
Au point du vue de la composition des couches, vers l'affleurement du nord: deux régions : celle de l'anthracite, à l'ouest; celle des charbons à vapeur, à l'est. Ces deux régions viennent se confondre, du côté du sud, dans la grande zone des charbons bitumineux, dont la ligne anticlinale marque l'axe.
Si on indique les résultats sur une même carte, on reconnaît que les systèmes de régions coïncident dans les
trois cas. Le point le plus haut du terrain houiller, le Garnfach, dont divergent en quelque sorte les faisceaux de
vallées et de failles, se trouve presque exactement sur la ligne de séparation des charbons anthraciteux et à vapeur.