Annales des Mines (1878, série 7, volume 14)
Page : Image 207
Révision de 2 janv. 2015 04:13:05, edited by Anonymes
338
GISEMENTS DE MERCURE
DE CALIFORNIE.
d'une vue fort étendue; l'oeil va du mont Hamilton, au sud, jusqu'aux pics des bords du lac Clear, au Nord ; de l'océan Pacifique, à l'ouest, jusqu'à la Sierra Nevada, à l'est : il embrasse ainsi plus de lo millions d'hectares.
les villas et les fleurs, une brise fraîche et un soleil gai de printemps; enfin, à San Francisco même, sinon le froid, du moins les brumes de l'hiver.
San Francisco, la jeune métropole de la côte Pacifique(*), est située à 57°48' de latitude nord, à quelques kilomètres
APERÇU GÉOLOGIQUE.
589
favorable à la végétation, où l'on trouve les vallées les mieux cultivées et les plus fertiles c'est le jardin de la
La géologie des Coast Ranges est encore bien imparfaitement connue. Les formations sédimentaires, qu'on y a déterminées jusqu'à ce jour, appartiennent aux terrains crétacé, tertiaire et postérieurs ; les fossiles sont rares ou font défaut ; les couches du crétacé sont souvent métamorphiques. Ces formations ont été plus ou moins relevées et plissées, le principal soulèvement du système semblant avoir eu lieu vers la fin de l'époque pliocène. Elles ont été recoupées par de nombreux dykes éruptifs et recouvertes en certaines régions par des coulées volcaniques. Nous signalerons les serpentines plus ou moins nettes, qui affleurent en abondance tout le long des Coast Ranges et au sujet desquelles règne une grande confusion : ce nom est appliqué tantôt à des roches éruptives, tantôt à des schistes
Californie. A San Francisco même, la température varie peu
métamorphiques.
de l'hiver à l'été ; l'hiver, sans neige et sans gelée, est la
Les Coast Ranges ayant été mieux étudiés au voisinage de la baie de San Francisco, nous décrirons brièvement la
au sud de la Porte- d'Or, sur le versant oriental de la péninsule, au bord de cette baie magnifique, port naturel, vaste et profond, facile d'accès et abrité par les hauteurs
environnantes. Le climat si remarquable et si vanté de la ville et de sa banlieue est dû à l'action des courants marins et des vents de l'Océan, dont l'influence se fait sentir sur toute la côte californienne. Ces vents sont arrêtés
par le rempart des Coast Ranges, et l'intérieur du pays perd en eux un régulateur de température. Passant par la Porte-d'Or, ils se répandent en brises humides dans la région adjacente à la baie de San Francisco, où le climat est des plus tempérés, le sol riche, les eaux abondantes, tout
saison des pluies ; en été, pas de pluie, mais des brouillards et rarement le soleil. Certains jours de juillet, le voyageur,
qui arrive de l'Est par le train transcontinental, est saisi d'étonnement, quand, après avoir descendu rapidement le versant' oriental de la Sierra, aux sites pittoresques et boisés, et passé au milieu des grandes exploitations hydrau-
liques des graviers aurifères, il trouve, au travers de la grande plaine de Californie, jaunie par les moissons qui s'étendent à perte de vue, des chaleurs lourdes d'été ; puis, parmi auprès de la baie de San Francisco et à Oakland (*) En 1876, San Francisco comptait plus de 575.000 habitants et couvrait près de 11.000 hectares. (**) On sait qu'Oakland est située vis-à-ris de San Francisco, sur
géologie du Monte Diablo et de ses environs: La masse centrale de Monte Diablo est formée de roches
métamorphiques et entourée de tous côtés de roches normales. Elle a environ tikm,5 de long et 2km,5 de large. Elle affecte la forme d'un croissant irrégulier dont la concavité est tournée vers le nord-nord-est. Le milieu du croissant est en grès métamorphique très-dur, avec beaucoup d'épila rive opposée de la baie; c'est l'avant dernière station du Central Pacilic Railroad, qui continue sur estacade jusque vers le milieu de la baie, large en ce point de moins de ici kilomètres. Le débarcadère est relié à San Francisco par un service de ferryboats.