Annales des Mines (1878, série 7, volume 14)
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GISEMENTS DE MERCURE
II.
GISEMENTS.
GENERALITÉS.
Le mercure se rencontre à l'intérieur et au voisinage d'une zone schisteuse des Coast Ranges, s'étendant sur plus de Goo kilomètres de longueur de part et d'autre de la baie
de San Francisco, jusqu'aux comtés de San Luis Obispo au sud et de Trinity au nord. Les serpentines apparaissent plus ou moins tout le long de cette zone, et près de tous
DE CALIFORNIE.
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tineuses, des argiles, des grès, des roches calcaires et doloudtiques, etc. Au centre, entre la baie de San Francisco et le lac Clear, dans la région déjà signalée autour du mont Saint IIelena, les dykes éruptifs, les larges affleurements de serpentine, les grandes coulées trachytiques, basaltiques, et autres, semblent rompre la continuité de la zone
schisteuse et donnent une grande irrégularité à l'apparence extérieure des collines. Les couches portent la trace d'un froissement longitudinal ; certains bancs ont été arrachés et sont enclavés dans d'autres ; l'allure devient parfois méconnaissable. On peut dire qu'au sud, les couches plongent de Go° à 800, et au delà, vers le nord et le nordouest ; au centre, sont presque horizontales ; au nord, plongent de 400 environ vers le sud et le sud-est : elles forment
les gisements cinabrifères (*). La composition et l'allure de la zone elle-même ont été rendues fort complexes par les actions métamorphiques et mécaniques. On y trouve des schistes talqueux, micacés, quartzeux, des roches serpen-
ainsi un bassin irrégulier et oblong, au centre duquel se trouvent le mont Saint Helena et une portion du comté de
vint impossible d'en retirer le borax économiquement, surtout
Sonoma (au nord de la baie). Toute la zone considérée est plus ou moins imprégnée
depuis la découverte des grands gisements du Nevada et de la Californie méridionale. L'acide borique, libre ou combiné, se rencontre communément sur la côte Pacifique.
On en trouve plus que des traces dans les eaux de l'Océan, le long des rivages de la Californie et de l'Oregon. On en trouve au Nevada, dans les eaux alcalines des lacs Mono et Owen, au fond des-
quels il doit y avoir des cristaux de borax. Non loin de lé, on connaît et on exploite des dépôts salins, occupant de vastes étendues à la place d'anciens lacs aujourd'hui desséchés; nous signalerons le marais Columbres, situé à 58°5 de latitude nord et 108° de longitude ouest, ayant 16 kilom. de long sur ii de large; ces dépôts
contiennent du sel ordinaire, du sulfate de soude, du borate de chaux (ulexite) et du borax; en les dissolvant à chaud et les faisant cristalliser par refroidissement, on en retire tout l'acide borique à l'état de borax brut. On connaît enfin, au sud-est de la Californie de vastes dépôts alcalins, renfermant du borax en quantités variables. San Francisco reçoit aujourd'hui plus de 2.0o0 tonnes de borax par an, et les expédie en majeure partie dans les états de la côte Atlantique et en Angleterre. (*) La roche à glaucophane, déjà citée, accompagnerait également les gisements de mercure.
de mercure, généralement à l'état de cinabre, parfois natif (*) aux affleurements. Le cinabre se rencontre rarement en beaux et gros cristaux (**) ; les cristaux sont,
comme d'ordinaire, des rhomboèdres basés, sauf dans quelques échantillons, où se présente une forme nouvelle, découverte par M. E. Bertrand, savoir un prisme hexagonal allongé avec pointement rhomboédrique (***). Il existe (*) Mines de Rattlesnake (comté de Sonoma), de Wall Street (comté de Lake), etc. (**) Les plus beaux échantillons viennent des mines de Phoenix et de Redington (comté de Lake). (***) Lin échantillon, provenant de la mine de Reding,ton, présen-
tait du cinabre d'un rouge vif, en aiguilles fines et cristallines, sur du métacinabre noir. M. E. Bertrand a trouvé que ces aiguilles étaient formées par la combinaison du prisme hexagonal el, qui
n'avait pas encore été signalé, avec le rhomboèdre a" (R AR = 920 36'). Angle de la face u'1 et du clivage el: mesuré, 156° 51'; calculé, 156" 56' (Zeilschrili für Krystallographie, Groth, Il, a, 1878).