Annales des Mines (1879, série 7, volume 15)
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ÉTUDES MÉTALLURGIQUES.
finement grenue, ou même à cassure presque unie, riche
en manganèse et en carbone. L'échantillon exposé au Champ-de-Mars renfermerait, d'après l'analyse faite à l'usine même, 24 p. foo de tungstène, 41,5o de manganèse et plus de 5 de carbone. Sa densité atteint 9,55. En ajoutant moins de manganèse, on aurait une fonte plus riche en fer, ce qui serait préférable dans un grand
nombre de cas, puisque la fonte en question fournit à l'acier plus de manganèse que de tungstène. Quant à l'emploi de cette fonte, je dirai, comme dans la note précitée de 1862, qu'il ne convient pas de la soumettre au puddlage, à cause de l'oxydabilité trop grande du tungstène et du défaut d'homogénéité du métal puddlé. Même au four Siemens, on doit craindre un déchet notable, à moins
de ne l'ajouter que vers la fin, comme le spiegel ou le ferro-manganèse; mais on devrait surtout en faire usage pour la fabrication de l'acier dur au creuset, en l'ajoutant en faibles proportions à l'acier puddlé ou cémenté. Le ferro-manganése est suffisamment connu ; de plus, comme je viens de rappeler son emploi, je puis me contenter de le mentionner en passant. Comme l'alliage au tungstène, il fut primitivement préparé à Terre-Noire au four Siemens,
ou du moins on opéra d'abord, sur la sole de ce four, l'enrichissement de la fonte manganésifère provenant du haut-
fourneau ; mais, depuis 1875, grâce à la haute température du vent, on est arrivé, à Terre-Noire, Saint-Louis, Montluçon (compagnie de Fourchambault) et ailleurs, à obtenir, dans les hauts-fourneaux eux-mêmes, des ferromanganèses à 5o, 6o, même 8o et 85 p. fo° de manganèse. Il faut pour cela, comme je l'ai déjà dit, une allure ultra-chaude et des laitiers extra-basiques. La haute température nécessaire résulte de ce simple fait, que, tandis que la fonte Bessemer ordinaire peut se produire dans les hauts-fourneaux à vent surchauffé avec une consommation
ALLIAGES DIVERS DE LA SÉRIE FERAC1ERFONTE.
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de fo° p. loo de coke, on en brûle, pour les ferro-manganèses riches, jusqu'à 200, 25o, même 270 p. foo dès qu'il s'agit d'atteindre des teneurs de 8o à 85 p. foo .de manganèse.
Pour avoir des laitiers moins siliceux, on introduit,
outre la chaux et l'alumine, de la magnésie ou de la baryte dans les lits de fusion. Par les travaux de Sefstrêm et de
Plattner, on sait que la baryte est plus fondante que la chaux, et que déjà le bisilicate simple de baryte (à 28 p. fo° de silice) entre en fusion à la température de cuisson de la porcelaine ().
Pour rendre les laitiers basiques plus fusibles, M. Pourcela essayé, en 1876, à Terre-Noire, l'emploi du spathfluor. On sait, en effet, que ce corps augmente la fusibilité
et la fluidité de tous les silicates. Sous ce rapport, l'influence du spathfluor est sensible lorsque le vent n'est pas chauffé au delà de 3oo à 55o degrés. On retrouve une partie au moins du fluor dans les laitiers qui coulent alors facilement ; mais, dès que le vent atteint 600 à 700 degrés, la température, dans la région de fusion, devient telle que tout le fluor est éliminé sous forme de fluorure silicique ; le spathfluor est transformé en chaux, et le fluorure silicique rend incombustible le gaz des hauts-fourneaux, c'est-à-dire
Dans ces conditions, le spathfluor a de plus le grave inconvénient de coûter cher, sans agir plus utilement que la castine ordinaire. Au reste, même l'allure ordinaire en ferro-manganèse riche rend les gaz trop peu combustibles pour pouvoir encore les utiliser au chauffage du vent. Au premier abord,
cela peut paraître paradoxal, puisqu'on brûle plus du
double de carbone pour le même poids de fonte; mais on Se l'explique aisément si l'on réfléchit à la nature du mine(*) Traité, delne'tatturgie, de M. Grurrer, LI, p. iSo.