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ÉTUDES MÉTALLURGIQUES.

30 NOUVEAUX ESSAIS DE DÉPHOSPHORATION Dg LA FONTE.

On sait que le puddlage, opéré dans de bonnes conditions,

permet d'enlever aux fontes les huit dixièmes du phosphore contenu. Des fontes à o,o15 de phosphore peuvent donner des fers puddlés bruts à o,003 ou o,004 de phosphore, et des fers marchands corroyés à 0,002 ou o ,003

maximum. Pour atteindre ce but, il faut munir le four d'une sole en fonte, garnie d'oxyde de fer, et enlever les premières scories, lorsqu'elles se trouvent quelque peu siliceuses. Dans mon travail sur le procédé Heaton, j'ai montré que la proportion de silice n'y devait pas dépasser 5o p. ioo, parce que au delà le phosphate de fer est de nouveau décomposé par le carbone et le fer. Cette condition indispensable de scories peu siliceuses exige l'emploi de soles en oxydes de fer ; de plus, il faut que ces soles soient convenablement refroidies, pour que

l'action de l'oxyde de fer sur le carbone ne soit pas trop intense et trop rapide. Jusqu'en 183o, pendant 45 années, le puddlage se faisait sur des soles en sable argileux ; il en résultait des scories siliceuses qui accroissaient le déchet, empêchaient l'oxydation permanente du phosphore et retardaient même celle du silicium. Aussi, dans ces conditions, pour obtenir des fers passables, fallait-il d'abord soumettre la fonte au finage, dans un bas foyer, c'est-à-dire, à une épuration préparatoire dans un appareil à parois de fonte. En fait, l'histoire

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modes d'affinage ne renferment jamais moins de 45 p. 100 de silice et à peine des traces d'acide phosphorique. Aussi les fontes communes, presque toujours phosphoreuses, ne peuvent-elles pas mieux s'affiner par ces procédés nouveaux que par l'antique puddlage sur sole en sable. Tout le phosphore reste uni au métal. Cependant, deux voies restent

ouvertes pour adapter les procédés nouveaux à l'affinage des fontes phosphoreuses. Ou bien, comme dans les anciennes forges anglaises, on peut soumettre d'abord les fontes à une première épuration , à un véritable mazéage ; ou bien, munir les appareils Bessemer et Martin-Siemens d'une garniture basique, pareille à celle des fours à puddler modernes. MM. Lowthian-Bell et Krupp viennent de choisir la première voie ; M. Tessié du Molay, à Terre-Noire,

MM. Thomas et Gilchrist, à Blaenavon, dans le pays de Galles, la seconde. Ce ne sont encore, de part et d'autre, que des essais, mais des essais qui certainement aboutiront,

parce que les difficultés sont après tout d'un ordre secondaire. On peut même ajouter, c'est du moins mon avis, que les deux modes conduiront au but ; seulement, comme le premier suppdse deux opérations distinctes, tandis que le second n'en réclame qu'une, il me paraît évident que celui-ci l'emportera sur l'autre, comme, dans les forges anglaises, le double affinage, dans les 'tueries et dans les fours à soles en sable, a fait place au travail unique du puddlage chaud sur sole en fonte couverte d'oxyde de fer: Cela dit, entrons dans quelques détails au sujet de ces divers essais :

du puddlage offre deux phases, celle des fours à parois argilo-siliceuses, puis celle des fours à parois basiques. Or, les affinages Bessemer et Martin-Siemens ont aussi débuté par les parois siliceuses ; il en résulte, comme dans

les anciens fours de puddlage, des scories siliceuses, qui retiennent très-peu ou point d'acide phosphorique. On constate, en effet, que les scories provenant de ces deux

Essais basés sur une épuration préalable. M., Krupp opère l'épuration, qui est un véritable mazéage, dans un four Pernot, à sole et parois en fer, garnies d'oxydes de fer riches et manganésifères. Dès que le four est

chaud, on y amène la fonte en fusion, puis on donne à la sole le mouvement de rotation destiné à hâter la réaction du