Annales des Mines (1879, série 7, volume 15)
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160 GÉOLOGIE ET EXPLOITATION DES GÎTES DE GRAPHITE
DE LA BOHÊME MÉRIDIONALE.
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en masses de quelque importance qu'en deux régions
vement concentré dans les environs de Krumau et de
1° entre Neuern et Eisenstein, sur la frontière de la Bohême
Schwarzbach. On le retrouve, au contraire :
et de la Bavière ; 2° au sud de Krumau, entre Welleschin et Rosenberg. On observe au contraire en abondance certaines roches microcristallines, que les géologues autrichiens ont étudiées sous le nom de granulites. Elles sont en effet, tant par leurs caractères lithologiques que par leur mode de gisement, tout à fait analogues à celles qui constituent, en Saxe, la formation célèbre pour laquelle le mot de granulite a été créé. Je ne me servirai cependant pas de cette dénomination, car je considérerai, avec M. de Hochstetter, les roches dont il s'agit comme stratifiées et intimement liées aux gneiss ; pour me conformer aux habitudes françaises, je devrai donc les désigner par le mot de leptynites. D'assez importantes formations de leptynites existent dans la Basse-Autriche : i° vers le sud-est, au bord du Danube, près de Mâutern et Saint-Polten ; 2° à l'est de Waidhofen. Mais ces roches sont encore mieux développées à l'ouest de Budweis, où j'aurai à les étudier ; elles y apparaissent en trois massifs qu'on désigne respectivement par les noms des localités de Krumau, Prachatitz, Christianberg.
C'est une circonstance commune aux leptynites de ces trois massifs et aussi à ceux de Mâutern et Saint-Polten, d'être accompagnés sur leurs frontières par des serpentines et par des roches amphiboligues. Les serpentines se trouvent rarement ailleurs ; mais au contraire les roches amphiboliques se montrent seules en une foule de points, spécialement au sud-est, formant de petites intercalations dans le gneiss. Le calcaire cristallin est presque aussi fréquent que ces intercalations amphiboliques, avec lesquelles il est d'ailleurs ordinairement en rapport, et c'est avec ces deux termes associés qu'apparaît surtout le graphite. Il s'en faut de beaucoup que le graphite soit exclusi-
1° En beaucoup d'autres localités de la Bohême, par exemple près de Mies et de Kuttenberg ;
2° Sur la frontière de la Bohême et de la Moravie, à Swoj an ow ;
5° En Moravie, où ses gisements sont extrêmement nombreux
4° En Basse-Autriche, surtout dans la partie de cette province qui est au nord du Danube, mais aussi dans la région de Mâutern et de Saint-Polten. Enfin des gîtes importants existent en Bavière, non loin de Passau.
La contrée à l'étude de laquelle je m'attacherai maintenant est d'une constitution géologique assez complexe, car,
excepté les schistes argileux, toutes les roches dont je viens de donner la disposition générale s'y trouvent représentées. Elle est figurée à la Pl. IV, fig. 1, par la reproduction, à échelle réduite, d'une des feuilles de la carte publiée par l'Institut géologique de Vienne. Aucune des indications orographiques de l'original n'ayant été conservée, j'y suppléerai, autant que possible, par une courte description.
La zone, spécialement riche en graphite, qui s'étend entre Krumau et Schwarzbach, est occupée par un ensemble de collines doucement ondulées, atteignant comme
cote maximum 800 ou 85o mètres. Mais vers le nord et surtout vers l'ouest, le terrain s'élève graduellement. La partie ouest se rattache en effet à la chaîne du Mimerwald ; on peut y distinguer ; la chaîne principale, dont la cime la plus haute est dans cette région le Pkickelstein (1.375 mèt.) ; et un chaînon parallèle qui se termine au sud par le Langeberg (1,187 mèt.) ; entre les deux coule la Moldau. TOME XV, 1879.