Annales des Mines (1879, série 7, volume 15)
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162 GÉOLOGIE ET EXPLOITATION DES GÎTES DE GRAPHITE
Au nord de Krumau, s'élève un autre groupe montagneux formé de deux massifs encore parallèles au Bôhmerwald ; ce sont : le Planskerwald; avec sa cime du Schôninger .o5o mèt.), et le Klukberg (Ggo mèt. seulement).
Ces deux massifs comprennent entre eux la vallée de Krems ; à l'ouest et au nord-ouest, ils se rejoignent, l'un avec l'autre, et tous deux avec la chaîne principale du
Bôhmerwald, par des hauteurs de goo à 1.000 mètres. Au contraire, vers l'est, du côté de Budweis et de Welleschin, le pays devient beaucoup moins accidenté. J'aborde à présent l'étude de la composition et du mode de gisement des diverses roches de la contrée, en suivant l'ordre qui me paraît le plus convenable pour faire connaître leurs relations mutuelles. Comme feldspath, l'orthose y domine beauGneiss. coup ; mais on y observe aussi un peu d'oligoclase. Quelque-
fois le quartz et le feldspath sont les seuls éléments constituants de la roche ; mais d'habitude il s'y trouve en outre du mica : c'est presque uniquement du mica noir.
Comme minéraux accidentels dans le gneiss, on peut citer : l'amphibole, qui est très-fréquente, dans les roches de passage avec les intercalations exclusivement amphibo-
ligues; le grenat, et même la tourmaline; ces deux derniers éléments, comme on le verra plus loin, au voisinage des leptynites. La texture est très-variable : tantôt la roche est bien feuilletée ; tantôt elle est seulement écailleuse. On a de
même des différences considérables dans l'épaisseur des zones de rubannement. Des modifications importantes de la texture se constatent surtout dans les termes de transi-. fion entre les gneiss et les granites. La stratification du gneiss est toujours bien visible; sauf en quelques points exceptionnels où les couches sont tor-
DE LA .BOHÊNLE MÉRIDiONALE.
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dues et repliées. .A l'intérieur de .la Bohême, la direction dominante est celle du nord-est, avec pendage nord-ouest, c'est-à-dire une .direction perpendiculaire à celle du Bahmerwald. Mais en arrivant auprès des massifs granitiques qui se succèdent le long de cette chaîne, le gneiss, après quelques ondulations, se retourne nettement vers la direction nord-ouest ou nord, avec pendage vers le nord-est ou vers l'est, de sorte que ses couches viennent s'appuyer sur les flancs des massifs granitiques. Les études de M. Giimbel sur le versant bavarois du Bamerwald l'ont conduit à y distinguer dans le gneiss deux formations superposées : 10 La formation bojenne, ou des gneiss rouges, qui occupe le niveau inférieur ; 20 La formation hercynienne, ou des gneiss gris. Des recherches analogues, faites en d'autres contrées, en particulier au Canada et en Scandinavie, paraissent confirmer ces résultats et les généraliser d'une façon remarquable. Les géologues suédois, par exemple, après avoir établi les deux divisions correspondantes dans le gneiss de la presqu'île scandinave, tendent à leur attribuer le même ordre de superposition (*). Le gneiss- de la Bohême méridionale, par sa nature lithologique et par les roches qui lui sont subordonnées, s'assimile parfaitement à la formation hercynienne. Nous pouvons
donc admettre, en ce qui concerne spécialement la région des gîtes de graphite, que nous nous y trouvons en présence des terrnes supérieurs de la série gneissique. Les Micaschistes de Welleschin et de Micaschistes. Rosenberg sont seulement contigus à la région du graphite ;
ils n'en font réellement pas partie. Aussi en parlerai-je d'une façon très-succincte. (*) 0m, Sveriges la gracie ztrberg, jemfiirda med sydvestra EuTopas, af David UOrnmel, 1875.