Annales des Mines (1879, série 7, volume 15)
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DE LA BOHÈME MÉRIDIONALE.
168 GÉOLOGIE ET EXPLOITATION DES GÎTES DE GRAPHITE
zone d'un minéral chlorité, de couleur brune, disposé en fibres ou lamelles qui sont implantées normalement à la
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tat d'une transformation subie par les roches amphibo tiques.
surface du grenat et se fondent extérieurement dans le
L'étude microscopique de quelques échantillons que j'ai
reste de la roche. La serpentine se montre, sur des étendues variables, le long des frontières de chacune des trois formations de lep-
rapportés d'Ottetstift (*), près de Schwarzbach, ne confirme nullement cette hypothèse.
amphiboliques qui les bordent souvent, ou, si celles-ci font défaut, entre les leptynites et les gneiss. En étudiant la formation de leptynites qui est située au nord de Krumau, M. de Hochstetter a rencontré sur sa périphérie cinq gisements de serpentine. Mais c'est à l'intérieur
La serpentine, taillée en plaque mince, montre, en effet, la disposition suivante. Des traînées de fer magnétique y dessinent un réseau à mailles grossièrement polygonales. L'intérieur de chaque maille est parfois entièrement occupé par la serpentine; mais, le plus souvent, on y retrouve encore, vers le centre, un noyau inaltéré, agissant vivement sur la lumière polarisée, qu'un examen attentif permet de
même de la formation, dans la vallée de Krems, qu'il a
reconnaître pour de l'enstatite (**). Ce minéral, nous le
trouvé cette roche développée sur la plus grande surface. Elle y occupe les parties les plus basses ; quand on commence à gravir les pentes, on la voit s'arrêter à peu près constamment au même niveau; aussi les contours de son
savons, était déjà visible à l'oeil nu, mais en quantité beaucoup trop faible pour qu'on pût deviner son importance réelle.
tynites; elle s'intercale entre les leptynites et les roches
affleurement sont-ils profondément découpés par les contreforts montagneux qui se détachent des flancs de la vallée.
La serpentine se présente donc, ici encore, comme une puissante intercalation (*). A son contact avec les leptynites, la serpentine s'en sépare avec une entière netteté. Avec les roches amphiboligues, elle offre, au contraire, des transitions continues.
Sur la zone de passage, les caractères lithologiques deviennent très-indécis ; on peut y trouver, par exemple, une
partie ayant encore l'aspect extérieur de la serpentine, mais renfermant déjà des cristaux d'amphibole. C'est ce qui a conduit M. de Hochstetter à admettre, pour expliquer le mode de gisement de la serpentine, qu'elle est le résul(*) Depuis le travail de M. de Ilochstetter, on a découvert quatre nouveaux gisements de serpentine à l'intérieur de la même formation de leptynites : Mineralogische Beobachtungen ans dem Milmerzvald, par M. flelmhacker (Mineralogische Mittheilungen de G. Tschermack, 1875).
Nous sommes en droit d'affirmer, d'après ce qui précède, que, contrairement aux idées de M. de Hochstetter, la serpentine possède une individualité propre. Elle dérive d'une roche spéciale, abondamment pourvue d'enstatite. En ce qui concerne son âge, nous verrons plus loin qu'il y a lieu de la regarder comme côntemporaine du calcaire cristallin, et nous montrerons que celui-ci est postérieur aux roches amphiboliques. Il en serait donc de même pour la serpentine. i° Granite ancien. Les massifs granitiques Granites. qui s'étendent à la fois sur la Bohême, la Moravie, la Bavière, la Haute et la Basse Autriche, sont constitués par des roches qui, sans être absolument identiques, présentent du moins entre elles de nombreuses analogies. .
(*) MM. Fougue et Michel Lévy ont bien voulu se charger d'en faire l'examen.
(**) On observe aussi çà et là quelques plages de bastite. Le péridot, qu'on aurait pu s'attendre à rencontrer, n'a pas été constaté.