Annales des Mines (1879, série 7, volume 15)
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1 84 GÉOLOGIE ET EXPLOITATION DES GÎTES DE GRAPHITE
Basse-Autriche.
Un article de M. Vergani, dans l'OEs-terreichische Zeitschrift (*) de 1875, fournit des renseignements sur les gîtes situés près de Mtihldorf, au nord-ouest
de la petite ville de Spitz, sur le Danube. Le gneiss qui est développé dans cette région se rattache bien nettement à la formation hercynienne. Les intercalations amphiboliques y sont extrêmement nombreuses. La direction dominante est N.-E., avec pendage S.-E. Le graphite était déjà connu et exploité non loin de Mülhdorf dès 1827. Les travaux avaient été abandonnés en 1855; mais depuis de nouvelles recherches démontrèrent l'existence d'un gîte très-important, orienté dans la direction de huit ou neuf heures, avec un pendage de 70 à 800 : Il se prolonge sur environ 4 kilomètres, et sa puissance ar rive à dépasser 20 mètres. Le mur est constitué par du gneiss ; il s'y trouve quelques petites masses de kaolin.
Le toit est du calcaire cristallin, rendu grisâtre par les imprégnations graphiteuses. A proximité de ce toit, le graphite passe à des argiles ocreuses, contenant des parties d'hématite brune. 11 serait, je crois, entièrement inutile d'insister pour faire voir combien ces conditions de gisement sont sembla-
bles à celles qui ont été indiquées pour la Bohème méridionale. Mais ce qu'il est intéressant de remarquer, c'est que l'analogie devient aussi complète que possible lorsqu'on fait entrer dans la comparaison non plus seulement les amas de graphite, mais aussi la contrée environnante. En effet, à peu de distance de Miithlclorf,, bien que sur
l'autre rive du Danube, on trouve, entre Mautern et S. Polten , une formation comprenant des leptynites; des roches amphiboliques et des serpentines, et tout à fait identique, comme disposition, à celles dont nous avons (*) OEsterreichische Zeitschrift fier Berg-und Hfatenwesen.
DE LA BOHÈME MÉRIDIONALE.
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parlé précédemment. Le graphite reparait d'ailleurs dans le voisinage immédiat de cette formation (*). Les gîtes les plus importants sont aux enBavière (**). virons de de Passau. Ici encore nous allons retrouver presque
identiquement les mêmes circonstances qu'à Krumau ou qu'a Schwarzbach.
Ce sont d'abord, dans le gneiss, les mêmes intercalations de roches amphiboliques, de serpentines et surtout de calcaires auxquelles le graphite est intimement lié. C'est encore, pour les amas de graphite, une disposition tout à fait semblable jusque dans ses moindres détails. L'association du kaolin au graphite se répète aussi, mais beaucoup plus développée; on recherche souvent à la fois les deux substances ; et d'ailleurs, le kaolin forme dans la contrée un grand nombre de gîtes où il est seul exploité.
Il s'en faut de beaucoup qu'on atteigne pour le graphite, en Bavière, d'aussi bonnes qualités qu'en Bohême. L'abatage se pratique uniquement dans les parties de graphite mou ; le graphite dur est toujours regardé comme Les deux principaux gîtes exploités sont celui de Haar et celui de Pfaffenreuth. Au point de vue purement géologique, un fait a été particulièrement bien constaté en Bavière, c'est la disparition
du mica noir correspondant dans le gneiss à la présence du graphite. Au voisinage des affleurements, on observe déjà que le gneiss décomposé manque de mica; mais en profondeur, on atteint une roche solide où le graphite occupe bien visiblement la place de ce minéral; c'est le gneiss à graphite (graphitgneiss). (") Voir à ce sujet : Geologische Zusamniensetzung der Berge bei Mdlk, lilautern, und St-Pénten in Nieder,5sterreich, par Johann Czjzek (Jahrb. der k. k. g. Reichsanstalt, '855). (*") Toutes les indications relatives à la Bavière sont empruntées à l'ouvrage déjà cité de M. Giim bel.
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