Annales des Mines (1879, série 7, volume 15)
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192 GÉOLOGIE ET EXPLOITATION DES GÎTES DE GRAPHITE
descendant. L'étage supérieur est presque empiétement enlevé ; on n'y travaille plus. Je ne parlerai pas ici de la méthode suivie pour le dépilage; je l'expliquerai à propos de Schwarzbach, où elle est appliquée sur une plus grande échelle et d'une façon plus
régulière.
Le graphite est toujours jeté par des cheminées dans la voie de fond de l'étage, suivant laquelle on l'emmène au jour. Jusqu'ici c'est la 2 e galerie qui a fait la majeure partie de l'extraction ; c'est elle aussi, naturellement, qui a déjà atteint la plus grande longueur. Mais on se propose de concentrer prochainement le roulage sur la 5' galerie et, à cet effet, de la relier à la seconde par un plan incliné intérieur. Une 4° galerie a été amorcée : elle s'ouvre à peu de distance
de la Moldau; mais sa position a été mal choisie pour atteindre le gîte, et il est probable que, lorsqu'on sentira le besoin de tracer un quatrième étage, le tronçon commencé ne sera pas utilisé. Il existe deux descenderies ouvertes sur le haut de la colline, mais n'atteignant que le premier horizon. Deux puits rectangulaires sont déjà approfondis jusqu'à la cote de la 5' galerie ; mais cette galerie ne communique qu'avec l'un d'eux, elle n'est pas encore poussée assez loin pour rencontrer l'autre. Ces deux puits sont boisés fortement. Ils ne
servent, d'ailleurs, qu'à la circulation dans la mine et à l'aérage. Ainsi, l'extraction et l'épuisement se font sans l'intervention d'aucune machine. Sans ces conditions économiques, l'exploitation ne pourrait guère se soutenir contre la concurrence de ses voisines, à cause de la qualité inférieure de ses produits. Les ouvriers sont au nombre de ioo à 1.5o ; en été, on les occupe surtout à la raffinerie. Les uns sont logés dans la ville, les autres sur la hauteur, auprès des orifices des
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puits; la compagnie leur loue des maisons et des champs. Raffinerie. L'obligation de soumettre à un lavage la presque totalité de la matière extraite a porté la compagnie de Krumau à soigner tout particulièrement sa raffinerie. Elle en possède effectivement une mieux installée que celles des autres exploitations.
Cette raffinerie est située à l'une des extrémités de la ville, au bord de la Moldau. Elle ne Marche guère que l'été, à cause de la nécessité de faire sécher à l'air le graphite lavé.
Les morceaux sont d'abord soumis à un triage à la main. On sépare une petite quantité de graphite assez pur pour qu'il n'y ait pas utilité à le passer au raffinage, et en même temps on rejette les parties trop stériles. Tout le reste, ainsi que le menu qui forme la plus grande partie de l'assortiment et dans lequel un triage semblable est impossible, est envoyé aux meules de broyage. On a soin seulement de casser d'abord au marteau les fragments un peu gros, quand il s'en trouve encore.
Les six paires de meules roulantes qui effectuent le broyage sont remarquables par leur construction très-soignée. Comme d'habitude, des palettes entraînées dans le mouvement de rotation servent à ramener sans cesse les matières qui tendraient à s'accumuler sur la circonférence de l'aire ou vers son centre. En outre, un dispositif, qu'il me paraît inutile de décrire, permet d'obtenir, lorsqu'on
juge le broyage suffisant, l'expulsion très-rapide de la charge par l'appareil lui-même. Le produit broyé tombe sur le sol ; on le jette à la pelle
dans une caisse d'où une chaîne à godets l'élève à un étage supérieur. Là on le fait passer dans des canaux en bois qui s'ouvrent dans le plancher de l'étage et qui aboutissent respectivement à six cuves de délayage. Pour mesurer la charge qu'on introduit dans une cuve, chaque canal est muni de deux registres dont le jeu alternatif fait tomber à chaque fois une quantité connue. TOME XV, 1879.
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