Annales des Mines (1879, série 7, volume 15)
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194 GÉOLOGIE ET EXPLOITATION DES GÎTES DE GRAPHLTE
Une cuve traite à la fois 5o kilog. de matière. On y ajoute de l'eau, et le mélange est effectué au .moyen d'un
arbre central muni de palettes. L'opération dure une demiheure. On fait écouler la lavure par le bas de la cuve; il ne reste au fond qu'un peu de matière sableuse à rejeter. La lavure est envoyée dans une série de caisses de dépôt accolées. Il y a passage d'une caisse à la suivante
par une ouverture en déversoir, et, pour chaque caisse, les ouvertures d'entrée et de sortie sont à ses extrémités opposées.
Tout d'abord, le canal qui amène la lavure se divise
pour l'envoyer dans deux groupes de deux petites caisses marquées sur la fig. 2 , PI. IV, des signes i et 2, I et II.
De là les eaux passent dans la première des grandes caisses de dépôt, de celle-là dans la seconde, et ainsi de suite jusqu'à la huitième et dernière. L'utilité de (i) et (2), (I) et (II), c'est de faire déposer,
avant tout, une certaine quantité de matières sableuses
qu'on y recueille mélangées de très-peu de graphite. Dans les premières des grandes caisses, les dépôts sont encore un peu sableux, mais de moins en moins. La qualité arrive au maximum dans les caisses (7), (8) et (9). A.0 delà de (i o), le dépôt serait de plus en plus lent, et l'argile, qui commence déjà à s'y mélanger, augmenterait rapidement en proportion. Voici, du reste, le détail du classement. On distingue pour la vente quatre sortes La première ou prima est marquée. . La deuxième La troisième La quatrième
.
.
JB GKI GKII
0
Elles sont comprises sous le nom général de raffinade. 0 se recueille dans les caisses (i) et (2), (I) et (II) (et sans doute aussi, comme on le fait ailleurs, en laissant séjourner dans de grands bassins les eaux qui sortent des
DE LA BOHÊME
1.EfiIDIONALE
appareils), GKII se trouve dans la caisse (5), GKI dans (4) et (5), JB dans (6), (7), (8), (9) et (I 0). Deux appareils tels que celui que je viens de décrire sont nécessaires, chacun d'eux servant pendant qu'on enlève à la pelle les dépôts obtenus dans l'autre et qu'on les jette dans des bassins rangés suivant l'axe de symétrie de
l'ensemble. On a soin de ne pas mélanger les diverses sortes ; mais, au contraire, tous les dépôts qu'on veut réunir clans une même sorte sont jetés dans le même bassin
on les y brasse aussi complètement que possible, pour uniformiser la qualité.
Ensuite on laisse reposer. Une petite couche d'eau se sépare bientôt en dessus ; on la fait écouler, et l'on abandonne au séchage à l'air jusqu'à ce que, par l'effet de la contraction, de grandes fissures se produisent au sein du « brai de graphite». Alors on l'enlève et on le place, divisé en petits morceaux, sur les wagons de séchage. Ce sont de grands plateaux portés sur des roulettes.; chacun d'eux se déplace sur une voie spéciale ; les voies de trois ou quatre wagons sont superposées, de façon qu'en cas de mauvais temps on puisse les rentrer les uns au-dessus des autres sous un même hangar. Quand il fait beau, on renouvelle deux fois par jour la charge de chaque wagon.
On dispose en outre d'une étuve dont on se servirait l'hiver en cas de nécessité. Une partie du graphite est vendue sous la forme de petits fragments anguleux, tels qu'ils viennent des séchoirs on n'a qu'à les mettre en tonneaux. Mais une autre partie, qui est expédiée comme matière destinée à noircir divers objets en fonte ou en tôle, doit être préalablement amenée à l'état de. pains parallélipipédiques. On fabrique simultanément trois modèles de pains, correspondant aux poids de 120 grammes, Go grammes, 3o grammes; ces derniers sont moins employés. Les plus gros (120 grammes) sont