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198 GÉOLOGIE ET EXPLOITATION DES GÎTES DE GRAPHITE

part, on doit redouter les affaissements qui se produiraient si les étages étaient trop élevés. Il faut que, pourthaque massif,

le graphite se maintienne en place dans les régions supérieures jusqu'au moment où y parviendra l'abatage. On fait actuellement des étages de 16 mètres ; mais autrefois on n'osait pas aller jusque-là, de sorte que la galerie de fond du 5e étage n'est qu'à 6o mètres de profondeur. Les voies de fond de deux étages consécutifs sont reliées, de 20 en 20 mètres, à l'aide de cheminées verticales. Lorsqu'on choisit l'emplacement de ces cheminées, on tient compte de ce qu'elles devront être utilisées successivement pour toutes les tranches de l'étage, et que, par conséquent, si elles ne sont pas entièrement situées dans le graphite, tout le stérile qui les en sépare sera forcément abattu. Aussi les perce-t-on, d'après la puissance du gîte, à des distances variables des galeries qu'elles doivent réunir, de façon à n'avoir à enlever par la suite que le minimum de sérile. Un étage est divisé en piliers de 20 mètres de largeur par des ouvrages en travers qu'on pousse depuis la voie de fond jusqu'aux dernières limites du graphite. Chaque pilier est attaqué à la fois par ses deux extrémités; les deux abar tages allant à la rencontre l'un de l'autre. On procède par

tailles de 2 mètres de hauteur sur 2 ou 5 mètres de largeur. Le gîte fournit par lui-même une quantité suffisante de remblai qu'on dispose dans la taille aussitôt qu'elle est terminée; c'est sur ce remblai qu'on viendra se placer ensuite pour abattre une nouvelle tranche de 2 mètres. Le graphite est descendu par les cheminées à la voie de roulage. Dans les quartiers les plus difficiles on n'enlève d'abord les piliers que de deux en deux; puis on reprend ceux qui restent en revenant des limites du champ d'exploitation vers le puits et en abandonnant les boisages des cheminées. Les ouvriers sont payés d'après la quantité de.graphite qu'ils produisent. C'est du moins le cas: lorsqu'il s'agit des

DE LA BOHÈME MÉRIDIONALE.

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qualités inférieures qu'on appelle tertia. (On comprend sous

ce nom toutes les parties de graphite mou ou du graphite dur qui doivent passer au raffinage.) Au contraire, pour le graphite plus pur, ou prima, qui est toujours, comme nous l'avons vu, du graphite mou et qui est destiné a être vendu presque sans préparation, on sacrifie volontiers sur la rapidité de l'abatage. Dans les régions de la mine qui en contiennent, on exige, en infligeant au besoin des amendes, que les ouvriers le distinguent soigneusement et évitent de le mélanger aux parties de qualités médiocres qui se trouvent à proximité. La prima se reconnaît d'ailleurs très-aisément. 11 suffit d'en briser un moreau ; le son avec lequel se produit la rupture est déjà un indice pour les mineurs exercés; mais on examine surtout l'aspect de la cassure ; celle-ci doit être d'un beau noir mat, tandis que pour le graphite moins pur on y distingue quelques points brillants. En suivant le gîte principal du S.-0. vers le 1N.-E., on rencontre successivement les puits : Eleonora, Adoif, Baling, Schwarzenberg, Floriani et Glückatif. Dans l'autre gîte pa-

rallèle, situé au N.-0. sont les deux puits Paul et Peters. Tous ces puits sont rectangulaires, avec un compartiment pour les échelles, et selon les cas un compartiment pour l'extraction ou pour l'épuisement (ces deux services ne coexistent qu'au Baling). Eleonora et Floriani ne sont pas utilisés actuellement, sauf pour l'aérage.

Moteurs d'extraction. - L'extraction se fait au Baling et au Glückauf. Le puits Baling possède pour cela une machine de 6 chevaux de vieille construction. La vapeur, sous la pression de 5 atmosphères, est fournie à cette machine, ainsi qu'à

celle de la raffinerie, dont il sera question plus loin, par deux chaudières alternant leur service. Au Glückauf se trouve une locomobile de 12 chevaux.