Annales des Mines (1879, série 7, volume 15)
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ALTÉRATION DU FER ET DE LA FONTE
PAR LES MATIÈRES GRASSES.
semble à la partie inférieure de la boîte et perfore la fonte. Dans les machines locomotives, on observe l'altération
une croûte calcaire qui préserve la chaudière dans le plus grand nombre des cas. L'emploi d'huiles minérales, épaissies au besoin avec de la cire ou de la paraffine, appliqué au graissage des pièces placées dans la vapeur, serait sans doute un bon moyen de combattre l'altération des organes des machines.
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du taraudage des vis qui fixent les ressorts du cadre du tiroir de distribution. Ces observations me conduisirent à faire l'expérience suivante. Un seau en tôle, contenant des copeaux de fer imprégnés d'huile de colza préalablement neutralisée, fut placé
pendant huit jours dans le réservoir à vapeur qui fait fonctionner les marteaux-pilons; après ce temps, on a retiré du seau environ un demi-litre d'huile très-épaisse, coulant à peine, et exhalant une odeur d'ail semblable à celle qu'on obtient en traitant des copeaux de fonte par un acide ; le fer était fortement corrodé, et l'huile, colorée en brun foncé et entièrement soluble dans l'éther, renfermait 7 p. ioo d'oxyde de fer. Cet oléate de fer, au contact de l'air, s'oxyde rapidement et, comme tous les sels de fer au minimum, abandonne du peroxyde de fer ; mis de nouveau
en présence du fer, il l'attaque et est ainsi ramené à son premier état de saturation. C'est ainsi qu'on peut expliquer la forte proportion de peroxyde de fer non combiné que renferme la matière trouvée dans les tiroirs de la machine de Valence. Ces faits me paraissent expliquer assez nettement l'altération de certaines chaudières recevant des matières grasses provenant, soit de celles qui sont entraînées par la vapeur
qui s'échappe des cylindres, soit de celles qui servent à lubrifier les tiroirs de prise de vapeur.
La prise de vapeur des machines locomotives se fait le plus souvent directement à la partie supérieure du corps cylindrique de la chaudière, au moyen d'un tiroir ; l'huile
qui sert à lubrifier ce dernier s'y charge de fer, devient plus lourde que l'eau, gagne le fond de la chaudière, attaque la tôle, et forme sur la tôle ces gravelures qu'on n'observe que si l'eau, très-pure, n'a pas déposé en cet endroit
Paris, le '5 décembre 1878.
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