Révisions de la page | Historique de transcription | Annales des Mines (1879, série 7, volume 15)

COMPOSITION CHIMIQUE DES MINÉRAUX.

REVUE DE MINÉRALOGIE.

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Le triphane est un des minéraux presque isomorphes avec le pyroxène, dont il a les clivages parallèles aux faces m, inclinés de 85°A5' et le clivage h'. On peut admettre que c'est, au point de vue dans lequel l'oxygène de la silice chimique, un pyroxène, est double de celui des bases, mais à la condition de compter, avec celui des bases, l'oxygène de l'alumine, qui est en proportion considérable. L'analyse deM. Pisani (1) confirme cette manière de voir : Oxyg.

Silice. Alumine Protoxyde de fer

Prot. de manganèse Chaux Lithine Soude

63,80 27,93 1,05 0,12 0,46

31

8

13

3

4,9.2 1

6,75 0,89 101,00

Il faut cependant remarquer qu'on pourrait aussi, d'après cette analyse, en se fondant sur le rapport de 3 à 1, qui existe si nettement entre l'oxygène de l'alumine et celui des bases protoxydes, et qui est caractéristique pour les feldspaths, rapprocher le triphane des feldspaths.

M. Forster Ileddle a publié (a.) la première partie d'un grand travail sur les feldspahs d'Écosse. Il a analysé avec le plus grand soin un nombre considérable d'échantillons de feldspaths. On trouvera dans son travail ces analyses, qui ne peuvent trouver place ici; je me contenterai de faire connaître la plus intéressante des conclusions de l'auteur.

On sait que M. Tschermak est l'auteur d'une idée sr',dnisante qui n'admet que deux feldspaths tricliniques : l'albite (6SiO2Al203Na20) à base de soude, et l'anorthite (2S102A1'03Ca0)

à base de chaux. Tous les autres feldspaths seraient des mélanges isomorphes de ces deux composés.

M. Des Cloizeaux s'est déjà élevé contre cette théorie, en s'appuyant sur les phénomènes optiques, qui sont constants, suivant lui, dans chacune des espèces feldspathiques. Cette constance lui semble incompatible avec une théorie qui ne voit dans tous les feldspaths intermédiaires entre l'albite et l'anorthite que des mélanges en proportions variables de ces deux feldspaths fondamentaux. C. R., 84. Trans. Ûr Me Roy. Soc. of Edinburgh, 1877, 28, et analysé dans Zeit. Pir Kr 11, 6.

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M. Forster Heddle combat à son tour la théorie de Tscliermalc', au nom de la pétrographie. L'oligoclase est, suivant lui, caractéris-

tique du granit; le labrador, des diabases, etc. Le rôle pétrographique spécial qui est assigné à chacun des feldspaths montre que chacun de ces feldspaths est bien un composé défini ayant une existence propre.

Il me paraît évident que les objections de M. Des Cloizeaux et de M. Forster Heddle, contre la théorie de M. Tschermak, sont sé-

rieuses et ne permettent pas de la maintenir dans sa simplicité première. Mais il ne me paraît pas impossible d'admettre, en quelque sorte, un terme moyen. Nous avons, dans la série des carbonates rhomboédriques des exemples de mélanges isomorphiques bien caractérisés, et en même temps des exemples de composés

qui participent, par les propriétés physiques, des mélanges isomorphes, et, par la constance des proportions, des combinaisons chimiques définies. La plus connue de ces substances est la dolomie. Ne pourrait-on pas supposer que les différents feldspaths, ogligoclase, andésine, labrador, intermédiaires entre l'albite et ranorthite, sont des mélanges isomorphes en proportions définies de ces deux feldspaths fondamentaux, au même titre et dans le même sens que la dolomie est un mélange isomorphe en proportions définies de carbonate de chaux et de carbonate de magnésie? Ceci n'empêcherait pas d'ailleurs que dans chaque feldspath, aux proportions définies des deux composants, ne puissent s'ajouter des quantités relativement petites de l'un ou de l'autre, ainsi qu'on le constate encore dans la dolomie. Cette manière de voir me semble

d'accord avec tous les faits, et je crois qu'elle en donne une interprétation satisfaisante. M. Tschermak qui, dans un premier mémoire avait étudié les propriétés physiques des micas, a, dans un second, essayé de fixer leur composition chimique (i). Ses conclusions reposent principalement sur 6 analyses nouvelles, exécutées avec le plus grand soin dans le laboratoire de M. E. Ludwig à Vienne. M. Tschermak pense que les micas sont formés par des mélanges en proportions variables, de trois composés isomorphes. Le composé le plus important, celui qui ne manque chez aucun

mica, et forme comme le noyau de la molécule, est représenté par la formule Si6 A16 R6 02,

(1) Zeit. rra. Kr., III,