Annales des Mines (1879, série 7, volume 15)
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REVUE DE MINÉRALOGIE.
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REPRODUCTION ARTIFICIELLE D'ESPÈCES MINÉRALES. 295
et qu'il reste dans le creuset des cristaux aciculaires biréfringents appartenant à un système oblique contenant Silice Alumine.
47,65 contenant Oxyg. 51,85.
.
.
.
25,1
214
Les auteurs assimilent ces cristaux au disthène Si02 A1103,
quoique l'analyse qu'ils donnent s'éloigne beaucoup, comme on le voit, de la composition de ce minéral. Cette analyse conduirait bien plutôt à la formule 3Si02, 2Al203. Ce serait un péridot dans lequel tout le protoxyde serait remplacé par un sesquioxyde. On ne connaît aucun composé naturel ayant une semblable composition. En chauffant à une température élevée et pendant longtemps poids égaux d'alumine et de fluorure de baryum dans un creuset de terre, les auteurs ont obtenu sur les parois d'un deuxième creuset introduit dans le premier, de longs prismes incolores qui paraissent s'être formés par sublimation. L'analyse a donné pour leur composition : 18,3
Silice.
34,39 contenant Oxyg. .
Baryte
35,01
3,6
Alumine
30,37
114
. .
C'est encore un péridot dans lequel les bases sont de la baryte et de l'alumine. Au fond du creuset on trouve des cristaux de corindon colorés en rose par l'addition d'un peu de bichromate de potasse.
En 1868, M. Strüver a découvert dans l'anhydrite de Mou-
tiers un minéral, qu'il a appelé Sellaïte, ayant pour formule
Mg11.2 et cristallisant dans le système quadratique. M. Alfons° Cossa (i) a préparé le même composé en mettant en présence à 1000 du sulfate de magnésie et un fluorure alcalin. Mais la substance n'était point cristallisée. Fondue à la température de fusion de la fonte, elle a donné par refroidissement une masse cristalline dont on a pu extraire des cristaux qui, d'après l'examen qu'en a fait M. Strüver, sont identiques à ceux de la Sellaïte.
M. Hautefeuille (2) a reproduit la tridyinite en tables hexagonales en chauffant à 1.0oo° de la silice amorphe dans un bain fondu de tungstate de soude. Au-dessus de 1.0000 la tridymite disparaît et il se produit un silicate qui régénère de nouveau la tridymite entre 900 et 1.0000. C'est à la formation primitive, puis Hem. della 11. Ac. dei Lincei. Décembre 1876. Bulletin de la Soc. min. de France, 1, 1. Avril 1878.
à la destruction ultérieure de ce silicate, que M. Ilautefeuille attribue la cristallisation de la silice. Si l'on ne chauffe qu'à la température strictement nécessaire pour maintenir en fusion le tungstate de soude, c'est-à-dire à 75o° environ, les grains de silice amorphe disparaissent et sont remplacées par des agglomérations de bâtonnets transparents. Après plusieurs centaines d'heures de chauffe, on observe des doubles pyramides hexagonales ayant toutes les propriétés du quartz, avec une densité comprise entre 2,61 et 2,65. Les cristaux portent les faces du prisme e° surmontés par un pseudo-isoscéloèdre, formé des deux formes birhomboédriques e1 et e' coexistant avec le pseudo-isoscéloèdre ordinaire du quartz, p
et el, beaucoup moins développé.
Lorsqu'on substitue au tupgstate de soude, du tungstate lithine, on obtient des pyramides beaucoup plus aiguës encore que
la pyramide ebei dont la hauteur est double de celle de la pyra.1
mide pe2 .
Il est très-intéressant de voir que les cristaux de quartz préparés par M. Ha,utefeuille, par un procédé très-curieux, mais qui s'éloigne beaucoup sans doute de celui de la nature, ne sont pas conformes au type si remarquablement constant des cristaux de la nature, tandis que les cristaux de quartz préparés par M. Daubrée, par voie humide à haute température reproduisent, jusque dans les plus petits détails, la forme des cristaux naturels. En portant au rouge sombre un mélange d'acide tungstique et (1) a d'un silicoaluminate de soude très-alcalin, M. Haute constaté qu'au milieu du tungstate de soude qui se forme et qui fond, se développent 'des cristaux qui grossissent lentement. Ces cristaux débarrassés par l'eau bouillante de l'excès de tungstate de soude, ont exactement la composition et la forme de l'albite. ils sont assez gros, lorsqu'on a maintenu la fusion pendant un mois, pour qu'on puisse en mesurer les angles en se servant d'une vive lumière. ces remarquables cristaux dont, grâce à la générosité de l'auteur, l'École des mines possède de beaux échantillons, présentent l'aspect des cristaux d'albite du Dauphiné ; ils sont mâclés ; l'axe d'hémitropie est perpendiculaire à g' ou plus souvent parallèle à l'arête t. Les phénomènes optiques, sauf ceux de la dispersion qui n'ont pas été étudiés, ont été reconnus identiques à ceux de l'albite. (1) C. R.. t. LXXXIV, P. 1301 et t. LXXXV, P. 952. 1877.