Annales des Mines (1879, série 7, volume 15)
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36o RAPPORTS EXISTANT ENTRE LA
COMPOSITION CHIMIQUE
des essais à la traction, le manganèse peut être très-utile ment employé jusqu'aux teneurs voisines de i p. loo pour les pièces devant supporter de fortes charges sans déformation permanente, telles qu'essieux, manivelles, et en général toutes les pièces de machines, etc.
Toutes ces conclusions s'appliquent bien entendu au métal recuit ; dans le cas de pièces exigeant, ou pour mieux
dire, pour lesquelles la trempe serait exigée, peut-être à tort par les consommateurs, on ne pourrait pas employer les aciers manganésés, qui deviennent en effet, dans ce cas, extrêmement fragiles. Influence du phosphore, soufre, silicium. - Grâce à leur
composition, forte teneur en manganèse, les aciers phosphoreux ont une forte charge à la limite d'élasticité par flexion ; en outre elle croît avec la teneur en phosphore, fait que nous rapprocherons des conclusions relatives à la traction : de plus, le métal phosphoreux ayant dépassé le point de déformation permanente, devient pour ainsi dire mou, et se déforme plus vite que les aciers ordinaires, il doit en effet, vu la faible distance entre L et R, se déformer plus vite pour atteindre le même allongement ou la même flèche. Nous l'envoyons pour plus de détails, au mémoire de M. Grilner, déjà cité. Nous rappellerons enfin que tous nos aciers phosphoreux de Terre-Noire sont très-peu carburés, et nous l'envoyons à ce que nous avons dit pour les aciers doux à propos des essais par flexion ; ils deviennent, après la limite d'élasticité, mous et prennent une flèche trop considérable pour qu'on puisse arriver à les rompre. Le soufre a, sur les aciers, dans les essais à la flexion, une influence nuisible, comme dans les essais par traction. Quant au silicium, il joue le même rôle que le carbone, avec un coefficient beaucoup moindre. Si l'on considère plus spécialement les aciers coulés sans
souillures, on voit qu'ils se comportent à la flexion absolument comme les aciers martelés et laminés de même
ET LES PROPRIÉTÉS MÉCANIQUES DES ACIERS.
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composition chimique ; mais pour arriver au maximum de qualité il est nécessaire que ce métal cristallin, en sortant du moule, soit soumis à un recuit et à une trempe, faits à des températures dépendant de sa composition chimique
elle-même; mais ces considérations nous entraîneraient actuellement hors du cadre que nous nous sommes tracés, et quelque grand que soit l'intérêt pratique de ces questions, nous devons les renvoyer à plus tard. Un certain nombre d'essais de pliage ont été faits également sur les aciers de Terre-Noire, mais seulement après
trempe au rouge cerise un peu sombre dans l'eau à
8°,
comme cela se pratique pour les épreuves de réception des tôles de marine. Ces essais ne présentent qu'un intérêt secondaire dans le présent travail et nous le.passerons sous silence, ainsi que les essais de pliage des tôles suédoises,
qui sont toutefois fort remarquables et nécessitent une mention spéciale.
Citons enfin les épreuves de cintrage du Jernkontoret, qui consistent à prendre des disques de tôle de 32o millimètres, à les poser sur un anneau de oo millimètres de diamètre intérieur et à les cintrer jusqu'à fissure à l'aide
d'un poinçon de 5o millimètres de diamètre. Quelques épreuves du même genre ont été faites à Terre-Noire sur des tôles minces destinées à être embouties à froid : les unes et les autres ont permis de classer les aciers par leur degré de dureté ; du reste, ce sont là des épreuves tellement spéciales aux tôles que nous ne pouvons pas nous y arrêter plus longtemps : elles sont essentiellement comparatives et nullement scientifiques. Dans ces sortes de pliage à froid, l'influence du manga-
nèse se fait sentir également comme dans les essais de flexion. Le phosphore et le soufre sont très-nuisibles dans les tôles devant être embouties à froid, etc.