Annales des Mines (1879, série 7, volume 16)
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POUR LE TIRAGE DES COUPS DE MINES.
EMPLOI DE L'ÉLECTRICITÉ
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la personne qui tient la manivelle sera tout à fait protégée,
et on ne conçoit pas comment une décharge électrique, quelque puissante qu'elle soit, se produisant à l'intérieur, pourrait avoir un effet quelconque à l'extérieur. Malgré cela, il sera toujours prudent de tenir les amorces et même la dynamite, malgré son insensibilité bien constatée à l'action directe du fluide électrique, à quelque distance de l'appareil ; il est trop évident que l'accident du 22 septembre n'aurait pu avoir lieu si la boîte de dynamite s'était trouvée partout ailleurs que sur la caisse de l'appareil électrique. En résumé, les perfectionnements apportés dans la construction des appareils producteurs de l'électricité, dans la confection des fils conducteurs avec enveloppe isolante, et surtout dans celle des amorces, ont rendu tout a fait pratique l'allumage électrique des coups de mine ; ils ont fait disparaître les inconvénients, les difficultés de détail qui, avaient entravé le succès des premiers essais tentés à une époque déjà ancienne : lorsqu'on emploie la dynamite, ce précieux auxiliaire des travaux demine, dont l'emploi est malheu-
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reusement restreint en France par un impôt fort lourd, l'allumage électrique diminue le prix de revient du coup de mine; cet avantage, d'ailleurs fort léger, disparaît, lorsqu'on travaille à la poudre; mais il est compensé et au delà par la simultanéité de l'explosion des coups de mine qu'on a préparés. On peut revenir immédiatement et en toute sécurité sur les coups de mine ; on évite les fumées produites par la combustion des mèches dans l'allumage ordinaire; dans tous les cas, ce procédé supprime une cause trop fréquente d'accidents, en permettant de faire partir les coups de mine alors que les ouvriers mineurs sont éloignés du chantier et même lorsqu'il ne reste personne dans le puits ou dans la mine ; c'est là, assurément, une considération des plus importantes, surtout lorsqu'il s'agit d'un fonçage de puits ou d'une mine à grisou.
NOTE A. Note sur l'emploi des cartouches de poudre comprimée
pour le tirage électrique.
La poudre comprimée est livrée sous la forme de petits cylindres de om,055 de haut sur o"',o3o de diamètre, percés suivant diamètre à leur axe d'un trou conique qui a om,006 et o",0,2 de
d'ordinaire deux ses deux extrémités; la, cartouche comprend
demi-cartouches placées l'une à la suite de l'autre. Lorsqu'on amorce au moyen d'une étoupille, le mineur double l'extrémité de l'houpille après l'avoir enfilée dans l'axe de la car-
touche, ce qui lui permet de retirer 'au besoin sa cartouche en tirant sur l'étoupille et de maintenir celle-ci pendant le bourrage (fig. 6).
Mais lorsqu'il s'agit du tir électrique, on doit nécessairement
donner à la cartouche une position inverse (fig. 7): l'amorce s'engage dans la cavité conique; sa tête demeure en saillie; il suffirait d'une légère différence de diamètre, d'une goutte de résine demeurée adhérente à l'extrémité de l'amorce, pour que celle-ci re-
posât, appuyée par sa base, contre la paroi de la cavité, et le bourrage pourrait occasionner une explosion, en écrasant la poudre fulmbiante contre cette paroi qui est très-résistante; il en
serait de même si l'amorce se posait en travers (fig. 8). C'est probablement à cette cause qu'il faut attribuer l'accident survenu le t" février 1878 au puits Ségur de la concession de Mont(Manin ; l'ouvrier mineur avait pratiqué dans les grès houillers un avait coup montant sous une inclinaison de 0',/10 par métre; il y de poudre Davey avec son amorce introduit une, double car touche électrique, puis une bourre de foin et une bourre d'argile; il serle rait, à coups de massette, la deuxième bourre d'argile, lorsque lui à l'improviste et renversa ce mineur en coup de mine éclata occasionnant des blessures graves; il est très-vraisemblable que l'amorce avait glissé au dehors de la cartouche, comme le représente la fig. in, et qu'elle a été écrasée contre le eylindre de poudre comprimée lorsque le mineur a voulu comprimer le bourrage. Pour éviter cette cause d'accidents, M. 011ier, ingénieur des
houillères de montchanin, fait depuis cette époque préparer sa