Révisions de la page | Historique de transcription | Annales des Mines (1879, série 7, volume 16)

570

SOURCES MINÉRALES DE VICHY

étaient maintenues par des boisages, fut poussée jusqu'à la profondeur de 8 mètres ; deux pompes Letestu étaient nécessaires pour l'épuisement, rendu plus difficile par des pluies abondantes. Cette fouille traversa 6 mètres de terre argileuse, y compris la terre végétale, puis elle entra dans un lit de sable de 2 mètres d'épaisseur, d'où affluait l'eau minérale et qui reposait lui-même sur un banc de calcaire marneux résistant. On construisit deux tours concentriques en maçonnerie, dont l'une (la plus petite) fut fondée, sur le calcaire ; des ouvertures y furent ménagées vers la base pour laisser accès à l'eau minérale. Avant la fin du travail et par l'effet de l'épuisement, un affaissement assez considérable eut lieu au point B et l'eau gazeuse s'y fraya une issue : un affouillement s'était produit en ce point dans la couche aquifère, sous l'action de l'eau en mouvement, qui entraînait nue grande quantité de sable. La construction terminée, l'eau minérale, bien limpide, s'éleva dans le puits jusqu'à un niveau situé à 2 mètres en contre-bas du sol.

On attaqua ensuite la source du bas. Une fouille de 6 mètres de diamètre, limitée par une enceinte de pieux, pénétra dans le sable, après avoir traversé une terre argileuse, à la ptofondeur de 9 mètres à 2m,5o. Elle fut arrêtée à la profondeur de 6 mètres, avant d'avoir atteint le .banc solide. Une tour d'un mètre environ de diamètre intérieur fut construite autour du point où l'eau bouillonnait le plus fort. L'eau s'y éleva jusqu'au niveau du sol. Une pompe aspirante y fut placée; mais elle donnait, paraît-il, de l'eau d'une minéralisation variable et qui tenait en suspension de la vase et du sable. On remarqua que le niveau de l'eau s'abaissait à la source

du haut quand celle du bas, qui en était distante de plus de 6o mètres, était soumise à un épuisement prolongé. En novembre 1857, ces deux puits furent comblés et M. Larbaud commença des recherchés dans un terrain

ET DES ENVIRONS.

571

contigu, situé à l'Ouest du champ des Boulets, c'est-à-dire du côté de l'Allier. Après avoir exploré le sous-sol au moyen d'une petite tranchée partant de la source A et poussée sur 20 mètres de longueur jusqu'au point C, où se manifesta un jet vertical d'eau minérale, on ouvrit autour de ce point une fosse de 6 mètres de diamètre environ, qui fut poussée jusqu'à 5

mètres de profondeur et sur le pourtour de la-

quelle on établit une enceinte de béton. Au centre de cette enceinte, on pratiqua un puits, qui descenditjusqu'à 7 mètres au-dessous du sol et sur le fond duquel fut placée une cloche en cuivre surmontée d'un tuyau vertical en poterie, consolidé par une chemise en tôle; du béton fut appliqué

autour de la cave et l'eau minérale s'éleva dans le tube jusqu'à om,60 ou or",70 au-dessus du sol. Quelques mois après, en 1858, on arracha le tubage et on le remplaça par une colonne formée de deux tuyaux en tôle concentriques,

l'un de

ou',15

et l'autre de om,o8 de diamètre, entre les-

quels fut coulé du ciment. Cette colonne descendait jusqu'à 13 mètres de profondeur : elle pénétrait donc d'une certaine

quantité dans le banc calcaire, qui se trouvait désagrégé ou perforé sûr ce point. Le résultat de ce travail fut mauvais, car le niveau de l'eau s'abaissa jusqu'au sol; le tube descendait probablement trop bas et l'eau de la nappe superposée au banc calcaire n'y pénétrait plus que difficilement.

Le 26 décembre 1859, d'après un rapport de M. l'Ingénieur en chef de Gouvenain, cette source ne Faisait que baver au bord du tube d'ascension, qui s'élevait à 5 audessus du sol; son eau, d'une transparence un peu douteuse, avait une saveur à la fois piquante, alcaline et ferrugineuse; sa température était alors de r" C. Dans l'hiver de 1857-58, M. Larbaud capta un deuxième griffon reconnu par la tranchée, au point D, à 20 mètres environ au Nord-Ouest du point C. Après avoir déblayé la terre jusqu'à 2°',5o de profondeur, on enfonça dans le sable, à coups de massue, un tuyau en tôle de o",35