Annales des Mines (1880, série 7, volume 17)
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REVUE DE GÉOLOGIE.
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MODIFICATIONS DES ROCHES.
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habituelle de l'albite. A la surface du culot, ces cristaux sont MODIFICATIONS DES ROCHES (*).
Sous le titre de modifications des roches, nous réunirons les divers travaux qui se rattachent au métamorphisme, ce mot étant pris dans son acception la plus étendue.
bulles de gaz.
Production des minéraux. Zéolithe à l'état gélatineux. M. E. B enevier (1) a étudié une substance gélatineuse, blanche, rencontrée avec des scalénoèdres de calcite dans des fentes tra-
versant les bancs de mollasse à Crêt-Meilloret, près Lausanne. A l'état frais, cette substance présente l'aspect d'une graisse molle ; 'nais elle se dessèche rapidement à l'air, devient plus solide, et ressemble alors à une stéatite. Son analyse a été faite par
le professeur Bischof: Densite.
SiO2
48,39
1
Al203
CaO
11.1g0
KO
HO
Somme,
20,49
3,57
3,14
2,79
11,61
100,00
On trouve qu'elle correspond à la formule /1Si02,A1' 0', RO + 4HO,
dans laquelle les rapports d'oxygène sont ceux de la chabasie. Cet hydrosilicate appartient donc au groupe des zéolithes à base de potasse, et semble très voisin de la Bravaisite de M. M allar d (2).
Feldspaths, néphéline, amphigène, etc., et ruches volcaniques. MM. F. Fo uqu é et Michel Lévy (5) ont réussi à reproduire artificiellement les différents feldspaths par voie ignée. Pour cela, ils fondent, soit des feldspaths naturels, soit des mélanges artificiels
contenant les éléments chimiques qui les constituent; ensuite, pendant plusieurs heures, ils maintiennent la masse fondue à une température voisine de celle de la fusion. L'oligoclase s'est présenté sous forme de petits cristaux généralement très allongés et montrant souvent la mâche (microlithes)
(*) Cette partie a été traitée par M. De le ss e. (1) Bull. Soc. Vaud. sc. net. XVI, 81. (1) Bull. Soc. min., 1878, p. 5. (3) Comptes rendus, LXXXVII, 700, 779, 961.
groupés en sphérolithes, comme les cristaux d'oligoclase que l'on rencontre aux salban des de certaines roches éruptives (variolite de la Durance, minettes du Morvan). Le labrador est encore mieux cristallisé. Ses cristaux se groupent en sphérolithes et offrent très nettement la mède de l'albite. L'albite donne des cristaux peu nombreux et très fins. L'anorthite forme des cristaux qui sont remarquables par leurs dimensions et qui contiennent beaucoup d'inclusions vitreuses à
L'orthose seul présente une cristallisation peu nette. Ce fait explique la rareté des microlithes d'orthose dans les roches sans excès de silice libre; et, suivant les auteurs, il montre aussi pourquoi l'orthose se trouve presque exclusivement dans des roches où l'intervention des agents volatils paraît avoir joué un rôle prédominant.
En opérant sur un mélange de labrador et d'augite, MM. Fouqué et Michel L é vy ont obtenu un produit identique aux variétés non péridotiques des laves communes de l'Etna. Le même procédé leur a permis aussi de reproduire la néphéline, l'amphigène, et simultanément l'amphigène et le pyroxène. Dans ce dernier cas, les cristaux de pyroxène formés sont identiques à ceux des leucitophyres. La production du pyroxène est accompagnée de celle du fer oxydulé et du fer oligiste en lamelles transparentes d'un ronge vif. Enfin la fusion d'un mélange de pyroxène et de néphéline a donné à MM. Fouqué et Michel L évy de la néphéline typique, du spinelle vert pâle, du grenat mélanite, jaune brunâtre, et des
microlithes très fins, très allongés, d'une substance incolore fibreuse.
Pseudomorphisme.
Bois noirci dans l'eau. Les bois plongés dans l'eau prennent quelquefois une couleur noire, et l'analyse comparative de la partie normale et de la partie noircie permet de connaître quelle modification chimique a été éprouvée. Dans un pieu en chêne, planté au pont d'Orléans en )762,
M. Dura n d-CI aye a analysé le coeur du bois, resté intact (I), et une couronne concentrique présentant, par suite d'altération, une couleur grisâtre (II):