Annales des Mines (1880, série 7, volume 17)
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P' RÉPARATION DES SELS D'URANE ET DE VANADIUM
JOACHIMSTHAL (BOHÈME SEPTENTRIONALE).
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rane, on trouve qu'ils contiennent toujours de petites
DEUXIÈME PARTIE. PRÉPARATION DES SELS DE VANADIUM.
§ 1.
Découverte et principaux emplois du vanadium.
Le vanadium a été découvert en 185o par le suédois Sefstrihn; il tire son nom de celui de Vanadis sous lequel était parfois désignée la déesse du Nord, Fria (*). Il fut trouvé ensuite par Whler, dans la pechblende. Berzélius en fit une première application dans la préparation d'une encre noire formée d'une combinaison de vanadate d'am-
moniaque avec la noix de galle; cette même encre fut ensuite obtenue par BOttger en remplaçant la noix de galle par le pyrogallol. Le vanadate d'ammoniaque est employé, dans les laboratoires, comme réactif du tannin, et, dans l'industrie tinctoriale, à la transformation, en présence de chlorate de potasse et de l'acide chlorhydrique, de l'aniline en noir d'aniline. § 2.
quantités de vanadium, alors même qu'ils sont complètement exempts d'urane. Ces mêmes calcaires, dissous dans l'acide chlorhydrique, laissent un résidu rougeâtre présentant à l'oeil des paillettes brillantes de fer oligiste, et dans lequel est concentrée la totalité du vanadium.
Présence du vanadium dans la pechblende de Joachimsthal.
La pechblende de Joachimsthal contient environ 0,1 p. Io° de vanadium, à un état inconnu jusqu'ici. Ce qui semble certain, c'est que l'urane n'est pas la seule substance qui ait de l'affinité pour ce métal, puisque les schlichs provenant de la préparation mécanique et relativement pauvres en urane, sont plus riches en vanadium que les échantillons de minerai massif. D'autre part, si on analyse les calcaires rouges dolomitiques qui accompagnent ordinairement les minerais d'u-
§ 3.
Premiers essais de séparation du vanadium.
Lors de la création de la fabrique d'urane. de Joachim-. stkali, il y a 27 ans, on essaya d'isoler le vanadium et cela,: autant, sinon plus, pour en débarrasser les couleurs d'urane
dont il altère la couleur, que dans l'intérêt de la science pure. Voici comment on y parvint. r° Grillage avec addition de chaux. - La pechblende, employée à Joachimsthal à la fabrication des sels d'urane, est très difficilement attaquable aux acides : aussi, primi-
tivement, la grillait-on avec de la chaux afin de donner naissance à de l'uranate de chaux facilement soluble dans, les acides étendus. L'acide employé était l'acide sulfurique;
la dissolution obtenue était ensuite traitée directement pour uranium. Mais il passait généralement avec ce méta un grand nombre de substances étrangères, telles que dit
molybdène, du tungstène, de l'arsenic et du vanadium, qui se retrouvaient dans le produit final. Comme les com-
posés de l'oxyde d'urane avec les acides tungstique, molybdique, arsénieux et vanadique, ont en général une couleur gris-pâle, leur présence nuisait beaucoup à l'éclat et. à la valeur du jaune d'urane. On était souvent obligé da retraiter les produits trop impurs ainsi obtenus. Bref cette méthode donnait des résultats peu satisfaisants et on chercha bientôt à la modifier.
2° Grillage avec addition de soude.
On remplaça la
chaux, ajoutée jusqdalors au grillage, par un mélange de
() Berg und Hiatenmanniche Zeitung. Année 1877.
carbonate et de nitrata de soude, dans le but de faire