Annales des Mines (1880, série 7, volume 17)
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TE AVAU X EXÉCUTÉS A BOUR BONNE-LES-BAINS.
ÉTUDE DES SOURCES.
romaines que nous avons détruites sur la place des bains,
Un peu en aval, les sources romaines tubées n" i et
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ainsi que les deux autres tubages découverts par Lebrun, ont montré que l'érosion dans les argiles descendait jusqu'à une profondeur de i2 mètres; mais il est fort probable que les vides, reconnus en ces points particuliers, sont dus à l'action des sources, et nous pensons que le niveau supérieur des argiles est presque en contact avec la base da béton romain, située à une profondeur de ro mètres environ. Dans tous les cas, la pente du fond de la vallée a dû être assez raide au passage de Bourbonne, lorsque se sont déposées les premières alluvions. Il est d'ailleurs fort possible que les sources aient contribué à ce rapide changement d'inclinaison, en ameublissant les terrains de la surface à l'endroit où elles émergeaient, et en rendant plus facile leur enlèvement par le travail des érosions. Les alluvions de l'Apance ont une largeur de 5oo mètres
auprès de Bourborrne, depuis le confluent de la Borne jusqu'au ruisseau de Genrupt. Auprès de Fresnes, elles se développent sous forme d'un triangle rectangle isocèle', dont les petits côtés ont près de 2 kilomètres de longueur.
Un peu en aval, la rivière pénètre au milieu des grès bigarrés : son cours est alors fort resserré, et il n'y a plus d'alluvions au fond du lit rte la rivière, établi clirectemmit sur les rochers solides, sauf interposition de quelques graviers mobiles. La puissance des alluvions dans cette partie est donc seulement la hauteur des berges du cours d'eau, soit à peu près 4°',5o. Cette remarque nous permet d'évaluer entre 8 et 14 mètres la puissance des alluvions dans la vallée de l'Apance aux abords de Bourbonne. En effet, d'une part, nous avons obtenu le premier de ces chiffres directement, en enfonçant des tiges de fer qui n'ont pas rencontré, jusque-là, d'autre
résistance que celles des terrains meubles. D'autre part, la pente totale n'étant que de 9 mètres à 9,50, de Bour-
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bonne au point étranglé, on doit avoir le maximum d'épaisseur des alluvions en ajoutant cette pente à la profondeur du lit, estimée ci-dessus à 4-,5o. Deux autres observations vont nous permettre d'arriver à deviner l'état du sol à la fin des grandes érosions. La première, c'est que le relief général du pays n'a pas sensiblement changé depuis le commencement de la période.
alluviale, et qu'aucun jeu de failles de quelque importance ne s'est produit depuis fort longtemps dans ces contrées. En effet, on ne rencontre aucun lambeau de dépôts
d'alluvions placé au-dessus du niveau des hautes eaux et découpé par des érosions ultérieures : en d'autres termes,
toutes les alluvions de cette région ont le caractère de dépôts modernes.
La seconde, c'est que l'épaisseur des alluvions de l'Apance et de la Borne va sans cesse en augmentant. En effet, chaque année, les inondations recouvrent la totalité des prairies, quelquefois à plusieurs reprises. Ces eaux torrentielles sont très chargées de matières terreuses : elles tiennent eu suspension les débris des terrains qu'elles ont parcourus, en descendant, sur près de 200 mètres de hauteur. Comme la pente moyenne ne dépasse pas r millième,, le fait seul de l'apport annuel de plusieurs dépôts d'inonda-, fion, prouve que le fond de la vallée va en se relevant progressivement.
Nous pouvons donc conclure en disant :, que la surface naturelle du sol, aux environs de Bourbonne, à une époque indéterminée, a présenté à peu près. à nu les roches en place, formant mie pente continue depuis Bourbonne jusqu'à Châtillon, et que cette surface se trouvait, à Bourbonne, à 6 mètres environ au-dessous du niveau du sol actuel, au moment où commençaient à se déposer les alluvions. Ge résultat présente de l'intérêt, à cause de la découverte, dont nous parlerons plus loin, de quelques silex taillés à 6 mètres de profondeur au puisard romain.