Révisions de la page | Historique de transcription | Annales des Mines (1880, série 7, volume 17)

TRAVAUX EXÉCUTÉS A B0URBONNE-LES-BA1NS.

ÉTUDE DES SOURCES.

grès, probablement par la faille de la Borne. Enfin il croyait que le sel e n'y était dissous que sur la fin de ce trajet, par le passage de l'eau à travers les couches infé-

filonniennes, qui doivent ou peuvent former des dépôts progressifs sur les parois de leurs conduites souterraines, et qui pourront finir par les transformer en filons métallifères. A ce point de vue, il est donc probable que les eaux thermales sourdent à Bourbonne après un certain parcours

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rieures des marnes bariolées, où il admettait gratuitement la présence de dépôts considérables de sel gemme. Nous ne pensons pas que cette manière d'envisager les sources puisse être acceptée. La grande cheminée sableuse reconnue sous le puisard romain nous paraît l'indice certain de l'orifice principal d'Émergence des eaux thermales à travers les grès bigarrés, et nous croyons que les failles jouent dans le phénomène;,un rôle plus direct et plus consi,der

rable que ne le supposait M. Drouot. C'est ce rôle que nous allons tâcher de déterminer.. D'abord, ,i1 est constant qu'une faille passe très près des établissements thermaux : c'est M. Drouot lui-même qui a pu en constater l'existence avec précision ; mais il n'a pas semblé y voir la cause spéciale de la venue des sources au jour, bien qu'il l'eût reconnue tout près du point interesr sant. Il nous paraît cependant très naturel d'admettre-.que c'est par la faille même, ou par les cassures subordonnées, que se produit l'ascension des- eaux minérales depuis fa profondeur. En effet, tous les filons se sont formés dans les failles, et l'on considère leur origine comme ayant les liaisons les plus étroites avec les sources minérales. Celles de Bourbonne, en particulier, :capables de former un dépôt pyriteux sur les grains de quartz de leur bassin, amènent. avec elles du sulfure de fer, du manganèse, et peut-être même de l'antimoine (*) : car la présence de ce dernier métal dans les cuivres gris du trésor du puisard ne petit être, jusqu'à nouvel ordre, attribuée au voisinage des bronzes ou des plombs romains, où l'analyse n'en a pas fait connaître même des traces. Ce sont donc des sources (*) L'antimoine fait partie des cuivres gris reconnus par M. Daubrée dans le mémoire déjà cité.

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.dans des failles.

Ensuite, la faille de la Borne n'est pas isolée : elle se trouve en relation', à l'est, avec un réseau d'autres fissures, assez confpliqué, et sans grands rejets. Les parties de ces failles qui se dirigent au nord-ouest ne semblent pouvoir jouer aucun rôle dans la formation des sources thermales, car le rapprochement de leurs lèvres, composées d'argile en presque totalité, a dû fermer rapidement toute ouverture d'introduction des eaux. àiais il en est tout autrement à l'est. Dans cette direction, trois ou quatre cassures suc-

cessives, décelées seulement par des rejets de quelques mètres, rejoignent indirectement la faille de la Borne au pointement granitique de Châtillon-sur-Saône et aux grès bigarrés qui l'entourent. (Peut-être les eaux de Bourbonne proviennent-elles de plus loin, mais il n'y a rien d'impossible à ce qu'elles soient prises seulement à cette distance, qui s'élève à 1 2 kilomètres environ). Dans la partie gréseuse et granitique de leur lit, le cours inférieur de l'Apance

et celui de la. Saône sont traversés par une ou plusieurs failles. L'ouverture de celles-ci ne doit pas être complètement fermée par les alluvions qui sont très grossières et Presque absentes en certains points resserrés, surtout sur rApance, un peu en amont de Châtillon. On peut facilement admettre, que les eaux de cette rivière pénètrent par cette cassure dans les terrains anciens. Elles peuvent descendre

ensuite à toute profondeur sans être arrêtées par aucun banc argileux, s'échauffer, et remonter ensuite par un branchement de faille, en un point qui se trouve avoir été choisi par la nature sous Bourbonne. Quant à l'origine des matières minérales contenues dans