Annales des Mines (1880, série 7, volume 17)
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TRAVAUX EXÉCUTÉS A BOURBONNELES- BAINS.
silex ne présentent qu'un enduit pyriteux, comme les graviers situés plus profondément, c'est qu'ils se trouvaient à
quelque distance au-dessous du niveau occupé par les monnaies romaines.
Nous ne voyons guère d'objections à opposer à cette hypothèse. Il est malheureusement bien difficile d'aller la
vérifier par une fouille nouvelle, à cause des énormes venues d'eau qui se produiraient dans ces travaux. Si cependant de nouvelles explorations devaient être tentées, elles n'auraient quelques chances de succès qu'au voisinage
immédiat du puisard romain, autour de l'espace où nous avons trouvé ces trois silex. En effet, à l'amont, les érosions des marnes bariolées arrivent rapidement à se réduire presque à zéro, et d'ailleurs la totalité des alluvions a été enlevée par les Romains, quand ils ont fondé leur établisse-
ment dans les marnes en place. A l'aval, la
profondeur
du béton, et par conséquent de l'excavation romaine, va rapidement en s'accroissant jusqu'à i o mètres, et il est fort possible que cette profonde entaille ait fait disparaître plus ou moins complètement le niveau à silex. Quant aux fouilles faites autour du puisard romain, elles ne présenteraient pas les chances d'erreur qui nous avaient fait prendre d'abord ces silex pour des ex-voto, car on se trouverait en dehors des murs qui limitaient la source romaine, et entre lesquels ont été jetées les monnaies. Mais la reconstruction des Thermes civils a déjà complètement recouvert le vieux puisard, et rendu de nouveaux travaux souterrains presque
HISTOIRE DES SOURCES.
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silex, et c'est alors sans douté qu'ils ont été déposés, si notre hypothèse est exacte. Ti est impossible de savoir si les sources thermales existaient déjà à ces dates reculées; mais la grande constance de ce genre de phénomène rend le fait assez probable, d'autant plus qu'aucun grand bouleversement géologique ne paraît avoir affecté les terrains de la région depuis le commencement de la période alluviale. Il est alors fort présnmable que la présence de ces sources chaudes et salées avait donné lieu à l'établissement en ces lieux d'une peuplade préhistorique, qui pouvait y trouver de grands avantages comme alimentation, à une époque où le sel marin devait être une denrée précieuse dans cette contrée. L'eau salée de Bourbonne a été 'employée jusqu'à la fin du moyen ,âge pour la préparation du sel commun (*), parce qu'il faut aller jusqu'à l'autre extrémité de la Haute-Saône pour retrouver d'autres sources salifères, distance considérable à parcourir dans ces temps de difficiles communications : sa valeur pour le même usage devait être bien plus grande aux époques préhistoriques, et il n'y aurait rien d'étonnant à ce qu'une source aussi riche et aussi abondante fût devenue le centre d'une tribu. Celle-ci nous aurait laissé les traces de son passage, sous forme des éclats de silex que nous avons trouvés : peut-être fabriquait-elle ses outils et ses armes
sur place, car ces fragments ne sont que des rebuts du taillage des pierres que l'on employait à cet usage. Thermes romains. - Si la station préhistorique de Bour-
impossibles. Il est donc probable que les traces préhistoriques rencontrées dans les travaux de 1875 resteront isolées pour cette région à peu près indéfiniment.
bonne peut être contestée jusqu'ici, malgré sa grande vraisemblance, il ne saurait y avoir de doutes sur l'existence d'un Bourbonne romain : c'était même une station
Nous avons dit plus haut, en parlant des alluvions, que la surface du sol des vallons de l'Apance et de la Borne, avait dû se trouver beaucoup plus basse qu'aujourd'hui,
fort importante, comme nous le montrerons tout à l'heure, et pourvue de voies romaines assez considérables. Aussi pourrait-on s'étonner de ne rencontrer nulle part le nom
à une époque éloignée de nous. A un moment quelconque, les alluvions ont atteint précisément le niveau où sont les
(*) Nous
en donnerons les preuves plus loin.