Annales des Mines (1880, série 7, volume 17)
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-HISTOIRE DES SOURCES.
TRAVAUX EXÉCUTÉS A --BOURRONNE-LES-BAINS.
de Bouchonne dans les documents laissés par les citoyens de la grande cité. Cela provient tout simplement de ce que
Bourbonne portait alors le nom d'ndesina (*), et est indiquée sous cette désignation sur la carte théodosienne des voies de l'empire romain. -La .présence des Romains à Bourhonne est établie aujourd'hui par une douzaine d'inscriptions, découvertes .à
diverses époques à partir du seizième siècle. La plupart des pierres portant ces témoignages sont des ex-voto consacrés à Borvo et à Damona, les deux divinités des eaux de Bourbonne. Le nom du premier a pour origine celtique verv, bouillant, et on, source, et représente par conséquent le dieu des eaux bouillantes, de même. que Damna est la divinité des eaux chaudes, en vertu d'une étymologie analogue (dam, chaud ; on, source). Ces dieux gaulois n'étaient pas d'ailleurs spéciaux à Bourbonne, car le premier a servi également à former les noms de Bourbonl'Archambault et de Bourbon-Lancy, et Damona se retrouve dans la même localité, associée comme ici au dieu Borvo. D'autres inscriptions intéressantes se trouvent marquées en relief sur les tuyaux en plomb : ceux des tubages romains des sources n" i, 2, etc., portent CINNAMVS FEC; ceux de la distribution clos thermes romains sont marqués COCILLVS FEC ou NIVALINVS AGEDINVS.
Quelques monnaies romaines ont été trouvées dans la Fontaine chaude, lors des remaniements de 1765. D'autres, plus nombreuses, ont été rencontrées .dans les aqueducs découverts lors des fouilles de 1783 à l'hôpital militaire, suivant le rapport de Lebrun ("), mais cet auteur n'en fait aucune désignation particulière. Aucune trouvaille analogue (*) Ce fait a -été établi, sans conteste, par une discussion approfondie, publiée en 18Go dans les mémoires de la société archéologique de Langres, par M. Pistollet de Saint-Ferjeux.
Cl Ce rapport, déposé aux archives du génie, a été reproduit dans l'ouvrage du D' Bougard, intitulé « Bibliollteca BOUOniellSiS.
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n'est signalée par de Varaigne (5), au sujet des curages effectués en 1784 au puisard romain et dans les galeries adjacentes : mais cet ingénieur n'avait pas suivi les travaux,
et son silence signifie seulement que les objets précieux découverts avaient été dérobés par les ouvriers ou par l'entrepreneur. M. Drouot (") en a recueilli un très petit nombre en curant le puisard civil. Mais la , découverte plus intéressante date de la fin de décembre 18-,.4 : c'est la rencontre du trésor du puisard, dont nous donnerons la description en nous occupant des travaux du sondage n° 15 (chapitre III). Outre leur ,t monnaies, les Romains nous ont laissé les mines de leurs établissements thermaux, et les débris de leurs conduites d'eaux douces et d'eaux minérales. L'existence seule d'aussi grands travaux, enfoncés à 5 et 4 mètresau-dessous du niveau naturel du sel, celle d'une couche considérable de béton établie à une profondeur qui atteint 9 mètres, enfin les aqueducs d'un développement de plusieurs kilomètres suffiraient, au besoin, à .démontrer passage des Romains à Bouchonne. Seuls, .avant notre époque, ils ont joui des ressources nécessaires pour mener à bien des opérations dont le prix de revient nous rend parfois l'imitation impossible. Leurs travaux à Bouchonne prouvent un assez long séjour et montrent quelle importance ils attachaient à. cette station : ils ont retouché, à deux reprises au moins, leurs constructions déjà fatiguées par l'usure et les infiltrations ils ont été chercher au loin leurs matériaux et les pierres rares destinées à orner une .partie de leurs installations.
Ce n'est pas, d'ailleurs, seulement dans les établissements thermaux, que les Romains ont laissé des traces de (') Ce mémoire, dépose aux archives des ponts et chaussées. à, Chaumont, a été également reproduit par M. Bougard.
(") Notice sur les sources thermales de Bourbonne , Annates,
des mines, L865.