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TRAVAUX EXÉCUTÉS A 'BOURBONNE-LES-BAINS.

leur présence, mais sur une étendue assez grande. On a trouvé des monnaies romaines dans presque toutes les fouilles faites à Bourbonne, .et particulièrement dans le lit du ruisseau de Borne quand on l'a pavé. On a rencontré aussi des débris de mosaïques, des fragments de marbre et d'albâtre, mais sans pouvoir se rendre compte de l'origine de ces curiosités. Lors donc que les Romains sont arrivés à Bourbonne, il est probable qu'ils ont trouvé les sources à pedprès à l'état vierge. Avant eux, les populations aborigènes ne devaient pas avoir exécuté autre chose que quelques petits bassins en terre, à peine creusés dans le sol superficiel, et peutêtre accompagnés de- réservoirs très peu profonds, recevant par- écoulement naturel le produit des sources, pour

permettre de l'évaporer pendant les chaleurs de l'été, et d'en retirer un peu de sel commun. Le niveau moyen du sol devait être, à cette époque, à peu près comme aujourd'hui à là cote 255,50. Il n'est pas possible en effet qu'il fût plus élevé, car les inondations fréquentes du ruisseau de Borne apportent des dépôts terreux et surélèvent constamment les alluvions antérieures. D'autre part, le sol ne pouvait être sensiblement plus bas. car nous connaissons des galeries romaines dont la voûte n'est pas à plus de 2 mètres en contre-bas de la

surface du terrain actuel, et il est fort -présumable que l'on n'eut pas exécuté ainsi ces travaux, s'ils avaient été destinés à rester à découvert, ou même à affleurer le sol. S'il y a eu un relèvement général du fond du vallon de Borne, ce ne peut donc être que dans des limites assez faibles, trop restreintes pour modifier en rien nos appréciations.

Les sources apparaissaient naturellement dans le fond de la dépression, sans doute même dans le lit du ruisseau de Borne : l'étymologie de ce nom nous parait, en effet, être la même que celle du dieu Borvo, c'est-à-dire verv,

HISTOIRE DES SOURCES.

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bouillant. De plus, la disposition du terrain permet de supposer que le cours du ruisseau passait primitivement très près du puisard romain, et que la main des hommes lui a imposé sa position actuelle, ce que nous admettrons sans autre discussion. Un marais chaud devait être formé par le mélange du ruisseau et des sources thermales, et occuper une étendue de i ou 2 hectares, à peu près re-

présentée aujourd'hui par la place des Bains, avec l'emplacement des Thermes civils .établissement de ire classe). Le premier soin des Bomains a dû être de détourner le cours du ruisseau. Ils devaient naturellement le rejeter vers la rive gauche, où des pentes adoucies permettaient facilement cette déviation, et ce sont eux, sans doute, qui ont creusé dans les alluvions le lit où la Borne coule encore

maintenant ; sur la rive droite, il n'y avait pas place pour un lit artificiel, parce que les sources sont fort rapprochées du pied du coteau. Celui-ci est d'ailleurs très raide, et s'avançait peut-être encore plus près du puisard romain à cette époque : nous avons trouvé des travaux enfouis dans le jardin des Bains, qui indiquent que les Romains ont entaillé la colline et rejeté sa base un peu vers le sud. Une fois le ruisseau de Borne mis de côté, on a dû voir les eaux chaudes sourdre à la surface en venues d'importance variée, sur une étendue assez considérable, allant de la pompe civile à la pompe militaire, distantes de loo mètres, et sur une largeur maxima de 5o mètres. Ces dimensions se déduisent de la disposition des travaux romains euxmêmes, dont les limites circonscrivent une surface de

forme ovale, de 100 mètres de long sur 5o mètres de large, ayant son grand axe placé entre le sondage n° et le puits des pompes militaires (Pl. V, fig. 1). Le bassin des sources, ainsi limité, devait avoir pour sol des sablons disposés sous forme de pots au milieu des alluvions boueuses: Dans cet état, aucun travail de captage n'était possible sans un assèchement préalable des terrains,