Annales des Mines (1880, série 7, volume 17)
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HISTOIRE DES SOURCES.
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TRAVAUX EXÉCUTÉS A BOURDONNE-LES-BAINS.
laisser des vases en certains points où elles pénétraient trop loin. Cela obligea à donner près de 2 mètres d'épaisseur au béton en ces points, pour en assurer la.résistance. En même temps, pour profiter des sources découvertes, on réserva dans ce béton un certain nombre d'orifices audessus des venues d'eau les plus importantes, et on y établit autant de tuyaux en plomb. L'excavation creusée dans le sol ne devait pas seulement servir de moyen de captage : les Romains l'utilisèrent pour y placer leurs établissements thermaux. Connaissant l'effet des abaissements d'émergences pour accroître le débit des sources, ils procédèrent comme à Luxeuil, et enterrèrent la plus grande partie de leurs installations balnéaires audessous du sol de la vallée. Pour éviter l'afflux des infiltrations d'eaux douces, ils établirent autour de la nappe de béton des murs verticaux de om,8o à i mètre d'épaisseur. A l'aval et au nord, ces murs furent faits en béton ; à l'amont et du côté du coteau des bains, ils élevèrent un mur en maçonnerie, en reculant la base de la colline pour augmenter la surface disponible (*).
Le niveau général du pavé de la grande construction romaine fut placé à la cote 251 ; ou remplit de glaise, rapportée en mottes, l'excédant de profondeur que présentait la nappe de béton à l'aval, où sa surface supérieure était à la cote 247 seulement. En comblant cet espace vide, on prolongea les tuyaux en plomb placés au travers du béton, au moyen d'autres tubes de plomb rattachés entre eux par des emmanchements de bronze. Au-dessus des murs d'enceinte en béton, au sud, à l'est
et au nord, dans la partie aval, on construisit des galeries (**) destinées à être ensuite noyées dans les remblais. (*) Ces murs sont tracés sur le plan des termes romains, Pl. V, 1, ainsi que l'axe de l'aqueduc romain. (**) Voir la coupe Pl. V, fig. 2.
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Elles ont été recoupées par les travaux du puisard et de la galerie d'ascension militaires. Ces galeries servaient à drainer le sol, et à conduire à l'aqueduc principal les eaux d'infiltration et certains trop-pleins : elles pouvaient aussi, sans doute, être utilisées pour recevoir une tuyauterie, et pour conduire les eaux douces et minérales aux points nécessaires.
Les autres murs d'enceinte, prolongés au-dessus du sol, fermaient les constructions balnéaires, et en supportaient les toitures et les voûtes. Un large caniveau, taillé dans une forte dalle de grès, garnissait le haut de ces murs et diri-
geait les eaux pluviales vers les galeries d'aval et vers l'aqueduc. A la base du mur d'amont, des conduites maçonnées étaient réservées et conduisaient directement aux
égouts les eaux arrêtées par cet ouvrage. Les parois de ces petits canaux étaient formées de dalles minces , o"',10 d'épaisseur, obtenues par sciage de blocs d'oolithe blanche.
Les tubages en plomb, surmontant le béton, étaient au
nombre de quatre au moins, car on en a rencontré ce nombre dans les travaux modernes. L'extrémité de chacun d'eux aboutissait au radier d'une galerie, et se trouvait probablement prolongé par un tuyau de plomb faisant partie de la distribution générale, et conduisant les eaux thermales aux appareils balnéaires. Nous n'avons détruit qu'un seul de ces tubages, celui de la-source n° 2. Il présentait de curieux joints en bronze, dont M. Daubrée a donné la coupe (*) d'après un croquis fourni par M. Préchey, gardemines chargé des travaux. Mais, par une erreur de cet agent, le joint est indiqué à l'envers, et il faut retourner la figure sens dessus dessous pour se rendre compte de la disposition adoptée. Elle était tort ingénieuse pour permettre le prolongement du tubage par une pose instantanée, malgré (*) Annules des mines, 7' série, tome VIII, Pl. X, fig. 6.